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Cinéma : Ron Krauss dévoile les secrets de "Gimme Shelter"
Catégories : Société, Culture Date : lundi 27 octobre 2014Le CGR Castille propose, ce soir à 20h, l'avant-première de "Gimme Shelter". Le réalisateur américain Ron Krauss sera présent (*). Il a répondu aux questions du "7" avant la projection...
« Gimme Shelter » est inspiré d'une histoire vraie, celle de Kathy DiFiore, créatrice d'une association destinée aux femmes enceintes dans le besoin. Comment avez-vous pris connaissance de son parcours ?
«J’ai été récompensé aux Nations Unies, en 2011, pour le travail que je réalisais sur les enfants et la traite des êtres humains dans le monde et j’ai entendu parler de « Several Sources Shelters », créé par Kathy Di Fiore. Une fois, pour Noël, je suis allé chez mon frère qui habite dans le New Jersey et j'ai cherché à donner de mon temps pour aider d’autres personnes pendant ces vacances. Il s’est avéré qu’un refuge était à moins de deux kilomètres. J’y suis allé, j'ai frappé à la porte et la suite est dans « Gimme Shelter »».
Vanessa Hudgens incarne la jeune rebelle April. Ici, en France, elle est plutôt connue pour son rôle de gentille lycéenne dans High School Musical. Pourquoi l'avoir choisie ?
« Elle m’a juste parue taillée pour ce rôle. Elle voulait vraiment l'incarner, parce qu’elle se sentait concernée. J’ai pensé que sa popularité pourrait en plus aider à renvoyer un message positif, plein de compassion et d’altruisme. C’est une personne formidable, généreuse. Cela se voit dans sa façon de travailler et de s’impliquer pour s’imprégner du personnage.»
« Gimme Shelter » fait référence à une chanson des Rolling Stones. Pourquoi ce titre ?
« En fait, ça n’a rien à voir avec les Rolling Stones, avec tout le respect que je leur dois. « Gimme » est en fait un terme de rue, pour dire « Give Me » (Donne moi, ndlr). Tout ce que le personnage veut réellement dans le film est un refuge. Elle répète « Gimme » plusieurs fois dans le film, lorsqu’elle demande à son père un endroit où loger. Au début : « J’ai juste besoin d’un endroit où loger, peux tu me donner ça » (Can you gimme that). Et à la fin : « Peux tu me laisser dormir ici plus longtemps ? » (Can you gimme more time). Ça m’a paru un titre naturel, vu qu’elle cherche un refuge pendant tout le film - à la fois physiquement et émotionnellement. »
Vous avez vécu plus d’un an dans le foyer où se déroule le film. Racontez-nous cette expérience…
« C’était une expérience incroyable d’apprendre à connaître Kathy DiFiore, les jeunes mères et leurs bébés. Ça m’a aidé à rendre le film le plus réaliste possible et à m’imprégner de leur lutte dans la vie. Quand est venue l’heure du tournage, il était clair dans ma tête qu’il était indispensable de retourner à l’endroit où j’avais écrit le scénario, d’y tourner le film et d’y inclure la plupart des mères et des bébés qui y vivaient. »
Justement, comment s'est déroulé le tournage ?
« Travailler avec les « vraies » femmes était un véritable honneur pour moi. Après avoir vécu au refuge et avoir appris à les connaître, j’étais effrayé à l’idée qu’elles refusent et que je doive « caster » d’autres personnes pour jouer les rôles. Ç'aurait paru plus artificiel. Les « vraies » femmes ont apporté énormément de réalisme et d’expérience et cela se ressent émotionnellement dans le film. »
Avez-vous peur de la critique?
« Non, ou seulement si elle vient de gens concernés. Ils ont aimé le film et ça m’a rendu vraiment fier du travail accompli. Ça m’intéresse aussi de savoir ce que le public pense et ressent. J’ai reçu de très bonnes réactions de la part de spectateurs du monde entier et ça me fait très plaisir. »
Quels sont vos projets ?
« J’ai beaucoup de bons projets en cours. Vanessa et moi sommes en train de discuter d’une éventuelle nouvelle collaboration. Je travaille sur un autre film, un drame, dont je termine actuellement le script. J’aimerais aussi faire une comédie. Ce serait amusant d’essayer quelque chose de moins sérieux. Mon but est de continuer à divertir et toucher les gens dans le monde entier, d’une manière positive et pleine d’espoir. »
(*) Ron Krauss présentera son film avant la séance. Un débat avec les spectateurs aura lieu à l’issue de la projection.
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