A l’occasion de la Conférence régionale de l’eau, qui se déroulait cet après-midi à la Région, Louis-Marie Grollier a laissé éclater sa colère. Pour le président des irrigants de Poitou-Charentes, « la coupe est pleine ».

Florie Doublet

Le7.info

« Depuis plus de dix ans, on montre du doigt les irrigants comme étant les seuls coupables de l’assèchement des nappes et des rivières, s’est insurgé le président de l’association Aquanide. Or, il y a de multiples facteurs ! » La cause de cette exaspération ? La révision du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux de bassin Loire-Bretagne. La période de remplissage des réserves de substitution serait raccourcie de décembre à mars et les seuils de prélèvement rehaussés. « Résultat, selon nos prévisions, nous ne pourrions remplir nos réserves qu’une année sur deux ! » « Attendez, pas de précipitation, a tempéré Christiane Barret,  préfète de la Vienne. Ces mesures ne sont pas encore entérinées, les discussions sont en cours, cela va sans nul doute évoluer. » Pas de quoi rassurer Louis-Marie Grollier… « J’ai tellement l’habitude d’entendre des propositions qui sont prises sans concertation, que je m’inquiète dès aujourd’hui. »

Le président d’Aquanide a trouvé un allié de taille, en la personne de Jean-Michel Gorry, agriculteur à Pressac. « C’est un faux postulat de dire qu’il n’y a pas assez d’eau en Poitou-Charentes, a-t-il affirmé. L’année dernière, il est tombé mille litres de pluie par m2. 5% de ces mille litres suffiraient à irriguer nos cultures, sans aucun impact sur l’environnement. » D’autres ne sont clairement pas d’accord… « Le Sdage se contente d’appliquer le précepte « pollueur-payeur, a déclamé Benoît Biteau, conseiller régional chargé de l’Agriculture. En tant qu’élu, je veux que l’argent public soit utilisé à bon escient, de manière à éviter des ouvrages qui aillent à l’encontre du bon sens. » Pour Jean-Michel Gorry, les irrigants ont « des cheveux blancs à se faire ». 

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