Exilé à Bangkok depuis moins de deux mois, Eric Leray a vécu le coup d’Etat de l’armée thaïlandaise aux premières loges. Le Poitevin raconte les heures où le pays a basculé et évoque son propre avenir dans cette mégalopole du sud-est asiatique en plein boom.
Pendant dix-huit mois, il a assuré les relations presse de Lisea en Deux-Sèvres et Charente. Mais depuis quelques semaines, Eric Leray vit une aventure d’une autre nature que l’émergence de la LGV Tours-Bordeaux. Ce Poitevin pur jus a atterri à Bangkok dès la fin de son contrat. « Quatre à cinq jours après, j’étais sur place ! », indique-t-il depuis Skype. Et bien involontairement, l’ancien bachelier du Bois d’Amour a assisté, la semaine passée, à la reprise en main du pays par l’armée nationale. « D’après ce que j’ai compris, elle a voulu limiter les affrontements entre les chemises rouges, favorables au gouvernement, et les chemise jaunes, composés d’ultra-monarchistes et d’opposants », détaille Eric Leray.
Depuis son appartement Victory Monument, le communicant a assisté à tous les événements des derniers jours : la mise en place du couvre-feu entre 22h et 5h du matin, la « manifestation monstre » des chemises rouges vendredi achevée « sans heurt », le déploiement de l’armée dans la capitale thaïlandaise… A l’en croire, « aucun climat de peur sur place » mais, a contrario, beaucoup de sérénité dans la population. « C’est au moins le douzième coup d’Etat depuis les années 40. Les gens sont habitués… On voit même les militaires poser au côté des touristes. Les Thaïlandais connaissent l’importance du tourisme dans l’économie. »
Même s’il s’attache à « rassurer ses proches au quotidien », l’ex-chef de projet de La Poste n’a pas l’intention de rester dans l’Hexagone. Le Poitevin de 27 ans apprend le thaï à raison de six à huit heures par semaine et vient de décrocher un job de marketing manager dans une start-up. Eric tisse également son réseau au sein du fort contingent français présent à Bangkok, le troisième derrière l’Allemagne et la Belgique. Promis juré, en ces temps troublés, il ne prend « aucun risque ».