Raffarin, le jour d’après…

Sèchement battu aux primaires UMP à la présidence du Sénat, Jean-Pierre Raffarin fait aujourd’hui contre mauvaise fortune bon cœur. Le sénateur de la Vienne se console avec la présidence… de la commission des Affaires étrangères et de la Défense. Et jure qu’il ne regrette rien !

Arnault Varanne

Le7.info

Il s’est imposé une cure d’abstinence médiatique de presque dix jours. Dix jours pendant lesquels les observateurs se sont demandés quel état d’esprit animait Jean-Pierre Raffarin, à l’heure d’un deuxième échec dans la course à la présidence du Sénat. À l’en croire (sur parole ?), le coup est passé. « Autant la dernière fois (Ndlr : 2008), c’était un choc. Autant là, je suis dans une forme de sérénité. Au fond, la présidence ne m’intéressait pas, j’étais davantage poussé par l’idée du renouveau du Sénat… J’ai des relations détendues avec Gérard Larcher. »

La déception de l’ancien Premier ministre est d’autant plus atténuée qu’il a « obtenu », hier, la présidence de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées de la Haute assemblée. À l’unanimité de surcroît, puisque « le PS a eu l’élégance de ne présenter aucun candidat ». « C’est quelque chose qui me passionne, je vais me replonger dans tous les dossiers. La région compte de nombreux équipements militaires et de défense », insiste le ténor de l’UMP. Il se dit d’ailleurs « préoccupé par les secousses autour de la loi de programmation militaire », qui auront peut-être un impact sur les industries de la Défense. Le clin d’œil à l’Histoire est étrange, car Nicolas Sarkozy lui avait, dit-on, proposé ce portefeuille ministériel, avant de le confier à Gérard Longuet.

Pas candidat aux Régionales

Quoi qu’il en soit, « JPR » se drape aujourd’hui plus que jamais dans la position du sage, peu porté sur la course aux postes. Là encore, prière de le croire… C’est pour cette raison qu’il ne briguera pas la présidence de Région, y compris de super-Région, l’année prochaine. Il entend « faire émerger les jeunes et participer au renouveau » du personnel politique à droite. Et une possible entrée au gouvernement, en cas d’alternance à l’horizon 2017 ? « Je ne dis pas non, mais ce n’est pas quelque chose que je veux absolument… »

En attendant l’échéance présidentielle, le sénateur de la Vienne s’inquiète de la situation économique. Là aussi, il veut être à la manœuvre. Alors que la LGV Tours-Bordeaux entame une seconde phase et que Center Parcs se terminera au printemps, la Vienne craint d’être au régime sec à la mi-2015. « Les collectivités sont dans l’attentisme et le gouvernement a envoyé un mauvais signal en coupant 11 milliards d’euros dans les crédits aux collectivités. Nous n’échapperons pas à un plan de relance. » D’ores et déjà, un projet pourrait voir le jour à Montmorillon, avec la complicité de son vieil ami Joël Robuchon. Le plus grand cuisinier du monde veut créer une sorte d’académie culinaire de grande ampleur. Une étude financée sur fonds privés serait en cours et livrera ses conclusions en mai 2015. D’ici là, les Cantonales auront fait leur œuvre dans le département. Une élection que « JPR » suit aussi de très près…
 

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