Dès le 29 octobre 2013, 7 à Poitiers avait évoqué les difficultés financières et stratégiques de France Business School (FBS). Un an plus tard, les quatre écoles fondatrices viennent d’annoncer leur séparation, au 1er janvier 2015. Véritablement original, le modèle de recrutement et d’enseignement n’a pas convaincu les étudiants. Retour sur une occasion manquée.
La sanction est tombée le 18 août dernier. Quelques jours après le licenciement de Patrick Molle, l’emblématique directeur général de France Business School (FBS), le conseil d’administration de l’école a décidé de redonner son « autonomie juridique, sociale et financière » aux quatre écoles qui la composaient. La réalité des chiffres a eu raison des rêves émis par l’équipe dirigeante. FBS a raté ses rentrées successives, mettant sérieusement sa survie en péril. Dans un exercice d’équilibrisme particulièrement périlleux, Christelle Baude, responsable de la communication du groupe, a expliqué, fin août, que les campus garderaient, dans un premier temps, la « marque » France Business School.
« La philosophie éducative, le réseau de diplômés et certains programmes de formation resteront communs à toutes les écoles », précisait-elle avant la publication de l’interview tant attendue d’Alain Normandon, nouveau directeur général, sur le site spécialisé EducPro, le… 16 septembre.
« Piliers sacrifiés »
Dans cet entretien, on a découvert le premier mea culpa de l’équipe dirigeante : « Malgré les analyses préalables, force est de constater que les classes préparatoires ont été déroutées par les orientations prises par FBS. » La sortie des concours traditionnels, au profit d’entretiens de motivation, a fait disparaître l’école de la scène nationale. Tout comme la perte inattendue du grade de master. « Ces piliers du projet de base ont été sacrifiés, admet David Cottereau, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne. Pour moi, il était seulement question d’ouvrir une autre voix de recrutement, comme à Sciences Po. »
Retour aux concours
Aujourd’hui, la stratégie de l’établissement a changé. Les écoles vont chercher à proposer à nouveau des places au prochain concours national Ecricom. En toute autonomie, chacune va aussi tenter de convaincre le ministère de l’Enseignement supérieur de lui attribuer le précieux grade de master. « Les enseignants de haut niveau sont restés les mêmes qu’à l’époque de l’Escem », insiste David Cottereau. A l’heure des Mooc et de l’autoapprentissage, « l’ouverture sur le monde et les mises en situation du nouveau modèle pédagogique de FBS correspondent franchement bien aux besoins des étudiants connectés », poursuit le chef d’entreprise, membre de l’Association pour le progrès du management. Ces paroles sont censées rassurer les parents, qui se sont parfois endettés pour payer les frais de scolarité, fixés à 9 000€ par an. Une chose est sûre, les étudiants ayant commencé un cursus le termineront. Sur un plan financier, tous les partenaires sont engagés jusqu’à la fin 2015, mais le Conseil général semble sur la voie du désengagement. Les directeurs des campus de Tours et Poitiers planchent actuellement sur les business plans qu’ils remettront bientôt à David Cottereau. Concernant le site de l’avenue Jean-Jaurès, ce dernier mise sur la continuité : « Imaginez le nombre de dirigeants et de cadres qui se sont installés dans la Vienne parce qu’ils sortaient de Sup de Co Poitiers… Le département ne peut pas s’en passer. »
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