Renversant !

Dominateur pendant vingt minutes, le PB86 a dû puiser dans ses ultimes ressources pour « braquer » l’Hermine de Nantes à Saint-Eloi. La Leaders cup démarre de manière spectaculaire. Mais il reste encore beaucoup de boulot…

Arnault Varanne

Le7.info

D’aucuns disent que la Leaders cup de Pro B ne sert à rien, si ce n’est à prolonger la préparation, avant le démarrage du « vrai » championnat. Nous n’irons pas jusque-là, même il faut bien reconnaître que cette première à Saint-Eloi, disputée devant une assistance clairsemée -1300 âmes- avait des airs « d’amical ». Le premier quart a d’ailleurs prolongé cette sensation estivale, avec deux formations en quête de repères. Dans le sillage de son binôme Durham-Relphorde, l’Hermine imprime d’abord son rythme, aidé par les quelques approximations de Souchu and co (6-10, 4e). De quoi réveiller le PB. Avec un Kevin Harley agressif à souhait, Poitiers resserre les boulons défensifs et retrouve son adresse. Souchu et Thinon achèvent même leur œuvre sur deux triples salvateurs (24-18, 10e). Seule ombre au tableau : les deux fautes prématurées d’Andy Ogide.

A part cette petite contrariété, tout baigne pour le finaliste des play-offs 2014. Car Greer en remet une couche dès la reprise et Relphorde force son talent. Résultat : l’Hermine se coltine une longue traversée du désert offensive et défensive (11 rebonds à 20), au point d’encaisser un cinglant 16-2 (42-20, 15e). Une gifle infligée des mains de Fitzgerald (11pts à la pause), avec le trio Thinon-Joumard-Joseph sur le parquet ! Affaire pliée ? C’est aller un peu vite en besogne. Par suffisance peut-être, par jeunesse sans doute, les oauilles de Ruddy Nelhomme se laissent griser et dilapident leur capital (42-20). Il n’en faut pas plus à Durham, Warren et Gayon pour venir souffler sur la nuque poitevine (46-37, 20e). C’est un début. Les hommes de Franck Collineau entament le troisième acte comme des fusées, grâce à une nouvelle série, 14-4 à la clé (50-51). Ils n’avaient plus mené depuis la sixième minute… Et comme le PB multiplie les pertes de balle -neuf rien que dans ce quart-temps-, ses affaires ne s’arrangent pas.

Ona Embo, ce héros


Les deux formations se rendent coup pour coup jusqu’à l’amorce du money-time. Mais à force de laisser tirs ouverts derrière l’arc et boulevards dans la raquette, Poitiers se fait punir illico. Durham (22pts, 8rbds, 24 d’évaluation) est dans ses standards et permet à ses coéquipiers d’envisager une issue favorable. L’hypothèse prend d’autant plus de corps qu’Harley est sanctionné de cinq secondes sur remise en jeu et que Calvez met dedans, dans le sillage du fantasque Cissé (68-76, 38e). A ce moment-là, le PB est très mal barré. Mais dans un dernier sursaut d’orgueil, Ona Embo, discret jusque-là, enquille dix points d’affilée (17 au total), profitant de deux balles perdues nantaises sur remise en jeu. Un scénario renversant, mais une perf’ appréciable, à trois jours d’un déplacement coton à Boulazac. Il faudra cependant plus de constance et d’agressivité au PB s’il souhaite s’imposer dans le Périgord.

 

La fiche
A Poitiers, salle Saint-Eloi, PB86 bat Hermine de Nantes (80-79). Mi-temps. 46-37. Evolution du score : 24-18, 46-37, 60-61, 80-79. Arbitrage de MM. Bissuel et Melab.1300 spectateurs. 

La marque
PB86. Thinon (9), Harley (7), Ogide (7), Souchu (7), Fitzgerald (15), Joseph (2), Guillard (2), Ona Embo (17), Greer (14), puis Joumard. Entraîneur: Ruddy Nelhomme.

Nantes. Kebe (5), Durham (22), Relphorde (14), Ndiaye (6), Warren (8), Gayon (6), Cissé (9), Calvez (9). Entraîneur: Franck Collineau.

Ils ont dit…

Ruddy Nelhomme (entraineur du PB86) : « L’histoire du match est assez particulière. Le mot, c’est l’inconstance. On a fait de très belles séquences et,  à côté de cela, d’autres séquences où on a manqué d’agressivité. On a loupé des shoots par précipitation. On va chercher ce match par un regain d’agressivité et parce qu’on rentre un ou deux tirs. Peut-être qu’on a mené trop tôt dans le match, c’est toujours difficile de rester concentrés. En même temps, Nantes a une belle équipe, avec un gros secteur intérieur. »

Carl Ona Embo (meneur du PB86) :
« Ce match est à l’image de notre pré-saison, nous sommes capables d’avoir vingt points d’avance puis de nous faire rattraper en trois ou quatre minutes. A nous de savoir quelle saison nous voulons faire. Il faut que nous nous remobilisions pour maintenir cette concentration et cette intensité sur quarante minutes. Personnellement, j’étais un peu énervé contre moi-même. J’étais absent et je me suis boosté. C’est passé aujourd’hui, mais ce ne sera pas toujours le cas… »

Franck Collineau (entraineur de Nantes) : « On a pris un éclat, mais nous sommes revenus dans le match progressivement. C’est positif. Après, la fin de match… Il est écrit qu’à Poitiers, nous ne gagnons pas les matchs serrés, j’espère que ça va tourner un jour. Une ou deux balles perdues et un panier à trois points nous sont fatidiques. C’est dommage car la victoire était envisageable et n’aurait pas été imméritée. »

Photo Mickaël Planès
 

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