
Aujourd'hui
Commençons par une plongée dans le passé. Le dimanche 10 mai 2009, 87 personnes se retrouvent bloquées dans la Gyrotour du Futuroscope, à plus de trente mètres de hauteur… C’est une mission pour le Grimp, une unité de sapeurs-pompiers spécialisés, qui intervient partout où les moyens traditionnels ne permettent pas de porter secours dans des conditions satisfaisantes de sécurité. Eric Hicher est évidemment de la partie. C’est même lui qui va pénétrer le premier dans la nacelle, rassurer les passagers et commencer à installer le matériel d’évacuation. « C’est forcément le genre d’intervention dont on se souvient, explique-t-il, car on n’évacue pas tous les jours 87 personnes en rappel depuis le haut d’une tour ! »
Aujourd’hui âgé de 47 ans, il a intégré le Grimp il y a vingt-trois ans, à son arrivée au centre de secours de Châtellerault. Sa motivation ? « J’ai été attiré par le côté « exotique » et un peu extrême des interventions », confie-t-il en souriant. Notre homme n’est pas une tête brûlée pour autant. Tout le contraire, même ! A le voir diriger la manoeuvre lors d’un exercice d’entraînement, l’heure n’est pas à la plaisanterie, mais à la rigueur, à la précision et au respect des procédures. « Quand vous évoluez au sommet d’une falaise ou d’un immeuble, les risques sont forcément plus grands et les erreurs souvent fatales, assure-t-il. C’est pour cela que nous ne laissons aucune place à l’approximation. »
Dextérité, agilité et sciences physiques…
Quand on lui demande quelles sont les qualités requises pour intégrer le Groupement, il répond : « bonne condition physique, dextérité, agilité et maîtrise de soi. Il faut aussi un bon sens logique pour comprendre le fonctionnement du matériel et l’installer correctement. » Effectivement, nous l’avons vu préparer un exercice d’entraînements en maniant des vecteurs et des schémas qui n’auraient pas déparé dans un manuel de sciences physiques… Curieusement, malgré les risques liés à son activité, Eric Hicher dit ne jamais avoir eu de grosse inquiétude. « En intervention, on ressent parfois de la peur, bien sûr, mais elle est là pour nous faire prendre conscience du danger. En revanche, je n’ai jamais ressenti de frayeur. Et c’est tant mieux, parce que ça veut dire que ni moi ni mes équipiers n’avons commis d’erreurs susceptibles de mettre notre vie en péril. »
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