Le coupe-choux de Nicolas

Depuis quelques mois, au salon de coiffure Différence, Nicolas taille à l’ancienne la barbe de ses clients. Pour les besoins de notre nouvelle série « J’ai testé pour vous », nous lui avons demandé un rasage complet. Au final, cette prestation originale s’apparente presque à... un soin du visage. Que du bonheur !

Romain Mudrak

Le7.info

Un tube de désinfectant sur la table d’un barbier n’a rien de très rassurant. Mais avec le coupe-choux de quinze centimètres, que Nicolas vient de déplier devant mes yeux, je frôle la panique ! Pour me détendre, le jeune barbier du salon Différence, rue des Cordeliers, à Poitiers, commence par appliquer sur mes joues une lotion mentholée, qui a la faculté de séparer les poils. « Beaucoup de clients me demandent simplement de tailler leur barbe pour qu’elle soit bien proportionnée. Je n’utilise alors que cette lotion », explique l’expert.

Les choses sérieuses commencent une fois que Nicolas a étalé la mousse avec son blaireau. « Je change la lame pour chaque client. Question d’hygiène. Ensuite, je passe deux fois dans un sens, puis dans l’autre. » Le mouvement est précis, mais il ne peut éviter les écorchures. Je m’y attendais. C’est inévitable. On a tous des zones du visage plus sensibles que d’autres. Chez moi, c’est le cou. Le passage sur les petits poils situés à la base des lèvres inférieures me laisse un souvenir amer. La prochaine fois, je réclamerai qu’on les épargne.

Le feu du rasoir

La pierre d’Alun stoppe l’hémorragie… Enfin, les trois gouttes de sang qui perlent sous mon menton. Le feu du rasoir est éteint. C’est tout ? Oh que non ! Contrairement à ce que je pensais, cette séance chez le barbier va bien plus loin qu’un simple rasage. C’est comme un soin du visage d’une demi-heure… version virile. Avant d’étendre une serviette chaude sous mon nez, Nicolas procède à cinq minutes de massage, à l’aide d’une crème hydratante qui-sent-bon.

À ce moment-là, le souvenir de mon dernier voyage en Turquie ressurgit. Dans une échoppe moins bien rangée que ce salon du centre-ville, le barbier traditionnel, conseillé par mon guide, avait versé énergiquement sa lotion après-rasage sur mon visage en faisant claquer ses mains sur mes joues ! Ce produit alcoolisé m’avait fait bondir de mon siège. Cette fois, rien de tout cela. Je crois que le nom de Nicolas pourrait entrer dans les guides touristiques de Poitiers... Et pourquoi pas ?

À lire aussi ...