Sylvain Chavanel :<br> « Loin d'être gagné »

Champion de France sur route en 2010 et couronné à cinq reprises dans l’épreuve du contre-la-montre, Sylvain Chavanel sera l’un des hommes à battre, jeudi et dimanche, sur des routes qu’il connaît par cœur. Entretien.

Arnault Varanne

Le7.info

Sylvain, le fait de disputer les championnats de France à domicile ajoute-t-il à votre motivation ?
« Je vais avoir le bonheur de rouler devant ma famille et mes amis. C’est tellement rare que je ne me souviens même pas de la dernière fois que cela s’est produit en compétition. En tout cas, cela va me rappeler mes premiers pas, le Tour Poitou-Charentes de mes débuts, les épreuves régionales… Ça fait toujours plaisir de courir chez soi. De là à penser que cela me donnera un avantage le Jour J, je n’en suis pas du tout certain. Le championnat de France sur route, c’est souvent une course d’équipe. Or, quand je vois les armadas de la FDJ ou d’Europcar, je me dis que la partie est loin d’être gagnée. »

Est-ce à dire que vous viserez davantage un sixième titre sur le chrono ?
« En France, je suis, avec Jean-Christophe Péraud, le dernier spécialiste de la discipline parmi les coureurs d’âge mûr. Mais la relève pointe le bout de son nez. Des jeunes comme Florian Sénéchal, Cyril Lemoine ou Yohann Lebon seront à surveiller. Et puis, il ne faut pas non plus oublier un Coppel ou un Roy. Selon les conditions de course, tout peut arriver. Mais disons que c’est un circuit qui me convient bien. »

Un circuit que d’aucuns jugeront casse-pattes ?
« Les organisateurs ont fait ce qui pouvait se faire de mieux avec le relief du coin. Il n’empêche que sur la course en ligne, la côte de Bonnillet est, selon moi, située trop loin de l’arrivée. La montée entre Fontaine et Saint-Georges, vers le château de Vayres, peut faire une différence pour beaucoup, mais pour des pros, cela ne devrait pas poser de problème majeur. Maintenant, il faudra voir la puissance et l’orientation du vent. Personnellement, j’aimerais qu’il souffle fort. Associée à la distance, son influence pourrait faire des ravages.»
 
Vous évoquiez la FDJ. On a beaucoup parlé, ces derniers mois, de la rivalité entre Bouhanni et Démare, les grands sprinteurs français du moment. Les voyez-vous réellement au bout ?
« Je ne l’espère pas, car si c’est le cas, il ne restera que des miettes pour les autres. Cela dit, je suis à peu près certain que la gagne va se jouer au sprint, avec un gros groupe d’hommes forts. Si j’en fais partie et si ni Bouhanni ni Démare ne sont là, j’aurai ma carte à jouer. »

« Je ne serai jamais un grimpeur »

La première fois que la Vienne a accueilli les championnats de France, c’était en 1993, sur vos terres châtelleraudaises. Vous y étiez ?
« Oui, j’avais à peine 14 ans. Mais bizarrement, la seule image que j’ai gardée en mémoire, c’est celle de l’équipe Castorama buvant un coup devant le PMU face au podium. Là, il n’y a aura pas de PMU. J’espère simplement que pour moi, il y aura le podium. »

Vous vivez votre première saison chez IAM. Comment vous sentez-vous dans cette jeune équipe ?
« Très bien. Elle n’a que deux ans d’existence, mais est déjà parfaitement structurée. L’ambiance y est plutôt familiale. Au-delà, il lui faudra consentir quelques investissements, si elle veut attirer de grosses pointures et franchir un palier dans sa progression. »

Avec les seuls Sébastien Hinault et Jérôme Pineau à vos côtés, ne vous sentirez-vous pas un peu isolé dans le peloton, dimanche ?
« Sébastien sera là. A l’heure où je vous parle (ndlr : interview réalisée mardi dernier), Jérôme, qui a lourdement chuté au Dauphiné, n’est pas certain de tenir sa place. Le travail d’équipe aurait été difficile avec lui, il le sera encore plus s’il est absent. Mais on verra bien. L’an dernier, j’avais bien failli passer, avec un minimum de coéquipiers autour de moi. Tout est possible. »

Comment jugez-vous votre début de saison et quel sera votre programme après les «France» ?
« J’ai eu une préparation hivernale contrariée par les pépins physiques, ce qui m’a beaucoup coûté sur les classiques. Je suis bien revenu aux Quatre Jours de Dunkerque, où j’ai fait deux podiums. Là, je sors du Dauphiné, où j‘ai terriblement souffert. Décidément, je ne serai jamais un grand grimpeur. Et après... Après, je disputerai le Tour, avant une grande coupure. J’ai coché le Tour Poitou-Charentes et le Grand prix de Plouay. Ce sont des épreuves qui me tiennent à cœur. »



Trois jours, cinq courses

Jeudi 26 juin
Contre-la-montre
• Dame Elite et Espoirs
Départ de Saint-Georges-lès-Baillargeaux à 9h30. Arrivée au Futuroscope de la dernière concurrente à 11h20 environ.
Parcours : Dissay (km 3,1), Le Peu (km 7,9), Montamisé (km 12,2), Fontaine (km 16,6), Chasseneuil 1er passage (km 19,4).
Distance : 23,9 km.

• Hommes Élite professionnels et amateurs
Départ de Saint-Georges-lès-Baillargeaux à 14h30. Arrivée au Futuroscope du dernier concurrent à 18h20 environ.
Parcours : Dissay (km 3,1), Vouneuil-Vienne (km 13,8), Bonneuil-Matours (km 17,8), La Chapelle-Moulière (km 25,3), Le Peu (km 31,7), Chasseneuil 1er passage (km 45,3)
Distance : 47,8 km.

Samedi 28 juin
Courses en ligne
• Hommes Élite amateurs
Départ fictif : Poitiers, Place Leclerc à 8h45. Départ réel : panneau agglomération Bonnillet (Chasseneuil-du-Poitou). Arrivée au Futuroscope : 13h10 environ.
Distance : 173,3 km (8 tours).

• Dames Élite et Espoirs
Départ fictif : Poitiers, Place Leclerc à 14h. Départ réel : panneau agglomération Bonnillet (Chasseneuil-du-Poitou). Arrivée au Futuroscope à 16h50.
Distance : 94,9 km (4 tours).

Dimanche 29 juin
• Hommes Élite professionnels
Départ fictif : Poitiers, Place Leclerc à 10h30. Départ réel : panneau agglomération Bonnillet (Chasseneuil-du-Poitou). Arrivée au Futuroscope : 17h environ.
Distance : 251,7 km (12 tours).


 

À lire aussi ...