Les Indiens ont un deuxième pied dans la Vienne

Fin mai, le Conseil général a réalisé une nouvelle transaction avec un groupe d’investisseurs indiens. À la clé, la location de 500 m2 de bureaux sur la Technopole du Futuroscope, destinés à héberger des activités numériques complémentaires du futur data-center.

Arnault Varanne

Le7.info

Ils ont fait l’aller-retour Paris-Delhi en toute discrétion, la dernière semaine de mai. Claude Bertaud et Guillaume de Russé ont passé deux jours entre la mégalopole indienne et le Rajasthan, où International Amusement Limited (IAL) développe ses plus beaux fleurons touristiques et commerciaux. Mais après avoir joué les entremetteurs avec Marcireau, sur le dossier du data-center (voir 7 n°201), les président et vice-président du Département ont cette fois ramené un contrat qui profitera directement à la collectivité.

En l’occurrence un bail pour la location de 500m2 de bureaux, dans l’Arobase 1, à partir du 1er juillet. « Avec les Indiens, nous avons gravi la deuxième marche de l’escalier », résume Guillaume de Russé, en charge des Finances au CG86. Dans cette affaire, le principal interlocuteur de la collectivité s’appelle Mike Subramaniam, directeur général d’ICDI, une filiale d’International Amusement Limited (*). En mettant un deuxième pied sur la Technopole, le groupe indien se projette loin. Son projet consiste à installer une plateforme d’innovation mutualisée, susceptible de « mettre de la puissance de calcul à disposition de plusieurs entreprises ». Marcireau devrait en bénéficier, une autre entreprise bordelaise semble aussi intéressée, sachant qu’une interface avec l’Inde est prévue.

Un lien avec le datacenter

Dans un premier temps, une quinzaine de personnes devraient travailler sur le site. ICDI France a d’ores et déjà recruté un technicien anglais francophone, pour mener à bien le projet. À ce stade du dossier, on ne connaît pas encore le montant de l’investissement, mais on peut supposer qu’il sera conséquent au regard du coût des super calculateurs. Le lien avec le datacenter ? Il se trouve que la plateforme aura également pour objectif de classer les données hébergées, afin d’optimiser les espaces de stockage et la puissance. « Le projet est long, compliqué et ambitieux », confie une autre source. À terme, les industriels de l’aéronautique ou de l’automobile pourraient être intéressés par la plateforme. Avec, pourquoi pas, un nouveau type de prototypage numérique en ligne de mire. Au-delà de ce deuxième projet « concret », les investisseurs indiens ont déjà manifesté leur intérêt pour le Futuroscope. Rien de concret pour le moment, mais cela ne saurait tarder. « Ils sont extrêmement intéressés par le parc », admet Guillaume de Russé. L’élu estime qu’à long terme, une manne de 100M€ pourrait tomber dans l’escarcelle de la Vienne.

(*) En Inde, Gian Vijeshwar est considéré comme le père de l’industrie du divertissement. À la tête d’International Amusement Limited (IAL, Appu Ghar), le dirigeant a vécu de longues années en Suède, avant de revenir au pays en 1984, à la demande d’Indira Gandhi. C’est aujourd’hui son fils Robin qui co-dirige ce groupe aux ramifications internationales.

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