Greg Thiélin : « Je suis un spectateur privilégié »

L’ancien entraîneur du CEP, puis du PB86 (1996-2007), est un observateur averti de la première décennie du club. Désormais à La Rochelle (NM1), où il mène un ambitieux projet sportif, Greg Thiélin porte un regard lucide sur les réussites et les échecs du PB. Entretien express avant le 10e anniversaire, ce vendredi à Saint-Eloi.

Arnault Varanne

Le7.info

Greg, on imagine que vous serez présent vendredi soir à Saint-Eloi, pour le 10e anniversaire du PB86…
« Oui, oui… Je coacherai même l’une des deux équipes et il faut absolument que nous gagnions contre Ruddy ! En même temps, dans les anciens, beaucoup ne courent plus trop, alors ça va être difficile. Plus sérieusement, je suis très heureux d’avoir sollicité et de retrouver tout le monde. Ce sera un moment fort et super sympa. »

Vous êtes parti de Poitiers en bons termes, à l’issue de la saison 2006-2007. Mais on a le sentiment que vous faites partie des meubles. Est-ce exact ?
« J’ai quitté le club sans amertume et je continue d’avoir un profond respect pour Alain Baudier et les dirigeants. Après, c’est comme dans un couple, il arrive qu’on se sépare. J’ai toujours mes habitudes à la salle. Avant chaque match, je salue tous les bénévoles. Ils n’ont pas vieilli, sont toujours aussi humains et c’est un véritable plaisir de les retrouver. »

Comment avez-vous vécu les dernières saisons, faites de hauts et de bas, jusqu’au 31 mai dernier d’ailleurs?
« Je les ai vécues comme un spectateur passionné, mais privilégié aussi car j’ai Ruddy (Nelhomme) tous les deux jours au téléphone. Je connais le pourquoi du comment des bonnes comme des mauvaises phases. Le meilleur exemple, c’est cette année. »

« Les valeurs toujours présentes »

Justement, votre copain Ruddy Nelhomme a fait l’objet de pas mal de critiques. Comment ressentez-vous sa situation de l’extérieur ?
« La vie d’un entraîneur fait que vous êtes exposé. Je sais que cela ne lui fait rien et qu’il est costaud. Mais quand tout le monde veut vous virer, ce sont des moments pas faciles pour les proches, qu’il faut protéger. Personnellement, j’ai été élu meilleur entraîneur de NM1 en 2006 et j’étais la pire des crapules un an après… »

Le PB86 vient de rater la remontée en Pro A. Est-il à un nouveau virage de son histoire ?
« C’est difficile à dire. En revanche, je sais que le PB86 a grandi trop vite en passant de la NM1 à la Pro A en moins de dix ans. Ce qui me rassure, c’est que les valeurs sont toujours présentes. Après, l’absence de dynamique, notamment sur les infrastructures, me fait peur. Pour qu’un club perdure, il faut du public, des bénévoles, un bon staff… Mais il faut aussi une volonté politique d’aller plus haut. En clair, une vraie salle pour s’implanter durablement en Pro A. »

De vos douze saisons à la tête du CEP, puis du Poitiers Basket 86, quels souvenirs forts conservez-vous ?
« Paradoxalement, avec tous les succès qu’a connus le club, mon souvenir le plus fort reste le match pour ne pas descendre en Nationale 2, alors que nous étions promus en N1. Cela se joue sur le dernier match et ces « fous » de dirigeants et bénévoles avaient prévu, quoi qu’il se passe, de faire une grosse soirée au Dolmen. J’ai dit que ce serait la soupe à la grimace si nous descendions. On m’a répondu qu’on gagnait et qu’on perdait ensemble. On a gagné et la soirée a été fabuleuse, avec beaucoup de partage. Je pourrais aussi parler des matchs de N1 contre Limoges, c’était aussi quelque chose ! »

L’air de rien, vous entamerez à la rentrée votre septième saison à La Rochelle. Quelles sont les similitudes entre les deux clubs ?
« Plus que des similitudes, il y a vraiment des passerelles entre le PB et La Rochelle. L’année prochaine, il y a aura huit jeunes Rochelais, en minimes et cadets, qui joueront au PB86. A l’inverse, nous avons récupéré Jeffrey (Dalmat), Arnauld (Thinon) est aussi passé par chez nous. Et j’espère en récupérer un autre cette saison ! Après, à La Rochelle, c’est plus compliqué car il y a un très grand club de rugby. Nous avons très peu de bénévoles. Mais on fait de notre mieux ! (Ndlr : l’UBLR a raté la montée en Pro B au Final Four). »

 

 

PROGRAMME
Younger, Wright, Var… au rendez-vous

2004-2014. Le PB86 fêtera sa première décennie vendredi, au cours d’une soirée résolument festive. Les hostilités démarreront à 17h, avec un match opposant deux équipes composées d’anciens joueurs du centre de formation (Tchouaffé, Lopez, Borderie, Baikoua, Joumard, Joseph…). Au coaching, Florent Girard et Matthieu Mousserion. Ensuite ? À 19H30, place au show avec deux formations d’anciens du PB86. L’occasion de revoir Kenny Younger, Rasheed Wright, Guillaume Costentin, Yann Devéhat, Cédric Gomez, Sylvain Maynier, mais aussi Alexandre Maubayou, Guibril Badji, Michel Ipouck… Bref, une bonne partie des acteurs de l’ascension du club vers la Nationale 1, la Pro B puis la Pro A. A ceux-là, s’ajouteront Lamine Kanté, Arnauld Thinon, Karim Souchu, Pierre-Yves Guillard, Mouss Fall ou encore Kevin Harley. A mi-chemin entre All Star Game et prestation des Harlem Globe Trotters, ce match de gala sera ponctué par un concours de tirs à trois points et du milieu de terrain, une séance de dédicaces, quelques représentations des Chor’initia…

Pratique
Ouverture des portes à 18h45, entrée adulte (12€), enfant (9€). Entrée + t-shirt de souvenir (15€). Plus d’infos sur www.pb86.fr

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