Convaincant en terres champenoises (89-78), le PB86 a la possibilité de valider son ticket pour la finale des playoffs, dès jeudi à Saint-Eloi. Une occasion en or que Ruddy Nelhomme et ses ouailles ne veulent manquer pour rien au monde.
Il y a quelques semaines, Arnauld Thinon avait eu une poussée de fièvre aussi subite qu’inexpliquée. Au point, d’ailleurs, de louper le déplacement de son équipe à Fos. Mais depuis qu’il est remis sur pied, c’est lui qui fait grimper la température dans les salles de Pro B. A… Fos, il fut l’un des artisans de la qualification de Poitiers pour les demi-finales. A Châlons, mardi soir, il a récidivé. Même mode opératoire, le tir chirurgical à longue distance (5/5 pour 17pts), mêmes dégâts dans la cuirasse adverse. « Quand il est bien en place, il nous apporte beaucoup, c’est une évidence », relève Ruddy Nelhomme. Thinon, c’est un peu le symbole de ce PB86 retrouvé, en confiance et capable de mater n’importe quel adversaire.
Avant ce premier acte à Châlons-Reims, le staff poitevin vantait volontiers la profondeur de banc châlonnaise. La sienne est aussi très intéressante, si l’on regarde de près l’abattage de Mous Fall lors de cette demie aller. Le gamin de 2,18m n’a pas forcément cassé la baraque en attaque -12pts quand même-, mais il a fini par écoeurer Turek, Giffa et les intérieurs du CCRB avec ses longs segments. Last but not least, Lamine Kanté a lui aussi sorti l’une de ses meilleures prestations mardi soir. De quoi éclipser la relative discrétion de Karim Souchu et, surtout, du patron de cette équipe, un certain Jeff Greer. « Bien sûr que nous sommes satisfaits de cette victoire, admet Ruddy Nelhomme. Mais nous sommes surtout contents d’avoir su trouver les solutions offensives et défensives pour l’emporter… »
« Dos au mur »
A une marche d’une finale sur laquelle personne n’aurait parié il y a trois mois, le PB se sait en pleine bourre et confiant dans sa capacité à enquiller une treizième levée consécutive. Sur sa dynamique actuelle, on ne voit pas Poitiers se faire gifler à Saint-Eloi par le CCRB, qui, au passage, a montré ses limites physiques du moment à Pierre de Coubertin. Une erreur d’appréciation ? « La meilleure solution, c’est de finir chez nous le travail. Maintenant, il faut faire les efforts nécessaires pour y arriver… » Un rappel à l’ordre d’autant plus judicieux que Châlons pourra compter sur son MVP français, Michel Morandais, forfait avant-hier. Et que Nikola Antic a beaucoup de cartes dans son jeu (Mells, Slay, Turek, Landry-Edi, Pasalic…) pour perturber le relégué de Pro A. Sera-ce suffisant pour refaire le coup d’Aix et accrocher une belle ? On en doute fort…
Même si « le moindre relâchement peut être fatal », que le CCRB est « capable de tout », le PB86 a tellement mangé son pain noir cette saison qu’il ne crachera pas sur le plat de résistance qui s'offre à lui. « Dos au mur » à plusieurs reprises, notamment à Saint-Quentin en mars, où Ingram et coéquipiers jouaient la 9e place, l’équipe de Ruddy Nelhomme a toujours répondu présent dans les moments décisifs. C’est sa marque de fabrique. Ce qui la rend de plus en plus prévisible, par sa solidité défensive s’entend. « Il faut défendre pour gagner des matchs en playoffs », rappelle sans cesse l’entraîneur adjoint de l’équipe de France. L’histoire est en train de lui donner raison. Sur ses douze derrniers succès, le PB86 a encaissé 72,5pts en moyenne. Un chiffre qui se passe de commentaires…
Pratique
Demi-finale retour des playoffs de Pro B, PB86-Châlons-Reims, jeudi 22 mai, 20h à Saint-Eloi. Arbitrage de MM. Jeanneau et Antiphon.
Photo Seb Jawo