Les commerçants restent mobilisés

L'assemblée générale de l'association des commerçants du centre-ville de Poitiers s'est déroulée, hier soir, dans un esprit de consensus, à la Maison de l'architecture. L'animation du territoire sous toutes ses formes est la priorité de l'équipe de Benoit Delsuc. Alors que la fréquentation ne cesse de se dégrader, le maire de Poitiers Alain Claeys n'a fait aucune annonce. Le débat s'est cristallisé sur la place des marginaux dans l'hyper-centre.

Romain Mudrak

Le7.info

Alain Claeys n'était pas venu pour annoncer la réouverture des rues Paul-Guillon, Charles-Gides et Université. "Cette décision n'aurait pas relancé l'activité dans le centre-ville à elle-seule, mais elle aurait fait du bien", relève celui qui a remplacé Philippe De Bony à la tête de Poitiers le Centre depuis février. Mais Benoit Delsuc s'est voulu tout de même optimiste à la fin de l'assemblée générale : "Le courant passe bien avec Patricia Persico (Ndlr : adjointe aux Commerces). Je pense que nous allons bien travailler avec la commission d'élus que veut constituer le maire." Cette commission aura pour but d'apporter les améliorations nécessaires au centre.

"Les commerçants sont en survie" (B. Delsuc)
Devant le maire, ses adjoints, le vice-président de la Chambre de commerce Claude Lafond, ainsi qu'une cinquantaine de commerçants, Benoit Delsuc a pris la parole au nom de ses homologues : "La crise, le développement d'Internet, les centres commerciaux de la périphérie, mais aussi les deux ans de travaux du centre ont changé les habitudes des clients. Ils ont déserté le centre-ville. Les commerçants sont en survie."

Le constat est connu. Poitiers le Centre mise désormais sur l'animation pour booster l'attractivité. A commencer par les samedis jeux, les 17, 31 mai et 7 juin. La braderie est programmée le 2 juillet et les soldes, du 25 juin au 29 juillet. Sans oublier les concerts de Poitiers l'été...

H&M va en attirer d'autres...
Alain Claeys est "convaincu que l'installation de H&M et de Mango, au côté de la Fnac et de Zara, va provoquer un effet boule de neige auprès d'autres enseignes qui vont se pencher sur le marché poitevin".

Des logements pour des familles
En attendant, il mise sur la création de grands logements pouvant accueillir des familles dans le centre-ville. On pense au Printemps évidemment, mais "d'autres promoteurs sont intéressés", selon le maire. Il faut ajouter à cela les logements sociaux, créés prochainement dans les anciens locaux de la chambre régionale des comptes et dans l'ex-école Saint-Louis. "Le centre-ville a été totalement déstructuré il y a quinze ans. Des maisons bourgeoises ont été divisées en studios. Les familles sont parties. Ce sont autant de clients en moins pour les commerces." La municipalité prévoit aussi une campagne d'amélioration de l'habitat, co-financée par plusieurs partenaires publics.

Côté transports en commun, il a demandé à Anne Gérard et à Alain Tanguy, membres de Grand Poitiers, de "revoir les horaires et les fréquences avec les présidents de comités de quartier et les maires des communes voisines". Histoire d'améliorer, notamment, la desserte du centre-ville.

Des marginaux de plus en plus agressifs
L'agressivité des "marginaux", comme les appelle le maire, a été soulevée par plusieurs commerçants dans la salle. "La clientèle du centre est plutôt âgée. Celle-ci est effrayée par ces SDF qui n'hésitent pas à agripper le bras des petites mamies pour leur demander de l'argent", relève l'un d'entre eux. "On demande juste à ce qu'on puisse tous vivre ensemble", réclame un autre. Face à ces interrogations, Alain Claeys est apparu bien démuni : "Je connais le problème, mais nous n'avons pas les moyens de le régler d'un claquement de doigts. Leur nombre ne varie pas énormément. Ils se concentrent sur la place du marché. Nous mettons un plan au point avec Christian Petit (adjoint prévention sécurité)." Il n'est pas impossible que le premier dispositif de vidéosurveillance concerne la place De Gaulle.

Place du palais du justice, le "nouveau parking du centre-ville" !
"On ne peut plus se garer en centre-ville, alors on vient devant le Palais de justice", assure un commerçant directement concerné. Depuis plusieurs mois, la place Lepetit est constamment envahie de véhicules qui stagnent toute la journée. "C'est devenu le nouveau parking du centre-ville", relève un autre gérant de boutique. "Vous faites bien d'en parler parce que j'ai cette place dans le collimateur", rétorque le maire. Il se pourrait bien que je lance bientôt une opération pour aligner tout le monde." Les contrevenants sont prévenus...

 

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