Les salariés de Sita Centre-Ouest poursuivent leur grève aujourd'hui. Depuis huit jours, ils ne collectent plus les ordures ménagères et industrielles à Poitiers. Après une première rencontre avec les services de la préfecture, la direction de Sita devrait reprendre les négociations ce matin.
Les palettes s'entassent toujours sur le rond-point de la route de Bonneuil-Matours, à la sortie est de Poitiers, là où se situe le siège poitevin de Sita Centre-Ouest. A l'appel de la CGT, la majorité des éboueurs du groupe ont décidé de cesser toute activité depuis le 24 avril, pour réclamer de meilleures conditions de travail. Les revendications se concentrent sur le nettoyage complet des vêtements de travail, dont une partie du coût reste à la charge des agents. Les congés posent également problème selon un salarié rencontré sur place : "L'été, nous ne pouvons prendre que quinze jours consécutifs. Comme nous travaillons en horaires décalés, il nous faut déjà une semaine pour recommencer à nous lever aux mêmes horaires que le reste de la famille." Les grévistes ne supportent plus la pression que la direction fait peser sur leurs épaules : "A Noël, nous avons tous dû revenir un jour ou deux sur nos congés, pour compenser le manque de moyens humains."
Quatre camions tournent actuellement en ville. Neuf intérimaires ont été recrutés pour l'occasion. "Ils arrivent au bout des trente-cinq heures. La direction va devoir en trouver d'autres mais, pour les former, cela va prendre du temps", constate Michel Multeau, délégué CGT, qui ne comprend pas pourquoi, depuis une semaine, seuls des représentants de la région voisine, Sita Sud-Ouest, participent aux négociations.
Aucune avancée n'a été enregistrée par les salariés. Aujourd'hui, ils devraient rencontrer le directeur général de Sita Sud-Ouest, avec un médiateur nommé par la préfecture pour dénouer la situation. En attendant, la solidarité bat son plein. Ce matin, vers 9h, le conducteur d'une voiture blanche s'est arrêté au rond-point pour donner quelques euros aux grévistes. "Mercredi matin, nous avons collecté plus de 500€ sans rien demander", assure Michel Multeau.
Autre information à noter : les agents de Véolia, qui gèrent la déchetterie de Saint-Eloi, ont reçu la consigne d'accepter les déchets ménagers aujourd'hui et samedi, "à titre exceptionnel". Idem pour Saint-Nicolas, qui reste ouverte le dimanche.
D'un conflit à l'autre
Un autre mouvement de grève de plus grande ampleur pourrait-il se dessiner dans les mois à venir ? Le rattachement des antennes Vienne et Deux-Sèvres à la direction régionale Sud-Ouest de Sita, au 1er juillet, aura des conséquences sur les acquis sociaux des salariés à moyenne échéance. "A Bordeaux, ils lavent leurs tenues eux-mêmes, ils n'ont aucune prime de panier..., confirme Michel Multeau. Si la direction cherche à nous aligner sur eux, on ne sera pas d'accord."