Conseil municipal : Alain Verdin suscite le débat

Le conseil municipal a voté hier soir le budget de la Ville. La séance a duré près de quatre heures, notamment parce qu'Alain Verdin a longtemps monopolisé les débats...

Florie Doublet

Le7.info

Les discussions autour du vote du budget ont été longues et houleuses. Tout avait pourtant bien commencé avec, comme toujours, la présentation du projet de l'exécuif par Francis Chalard. « Nous privilégions le pouvoir d’achat des Poitevins en n’augmentant pas le taux d’imposition, a affirmé l'adjoint aux Finances. Nos priorités s’articulent autour de la petite enfance, des personnes âgées et de l’action sociale. » Très logiquement, Jacqueline Daigre a pris la parole pour critiquer ce budget. « Je ne le voterai pas et je le regrette car, même dans l’opposition, on peut faire un travail constructif pour sa ville. Peut-être verra-t-on un jour l’opposition ou les oppositions siéger à l’exécutif, comme c’est le cas dans certains pays… » Christiane Fraysse a, elle aussi, souligné un certain nombre de points de désaccord, notamment sur les subventions accordées aux écoles privées. « Certaines sont obligatoires, alors que celles accordées aux écoles privées hors contrat ne le sont pas et nous ne les approuvons pas. »

Bref, la majorité s'est félicitée de son travail et les opposants se sont... opposés. Tout aurait pu continuer ainsi, mais Alain Verdin a décrété que, lui aussi, avait son mot à dire. « Nous existons !, a-t-il rappelé. Certains chiffres sont présentés afin de valoriser votre mandature, d’autres sont présentés de façon laconique pour qu’on ne puisse pas s’y étendre. », a-t-il poursuivi. L’élu FN est ensuite allé sur son terrain de prédilection : l’insécurité. « Vous dites que le pouvoir d’achat est préservé, c’est totalement faux. Les dealers de drogue multiplient leur salaire par quatre ou par huit alors que certains touchent le RSA à Poitiers. » Murmures de désapprobation dans la salle… Alain Verdin n’en a pourtant pas fini. L’ancien CRS a tenté d’expliquer que « certaines familles » profitaient d’abattements fiscaux grâce à un nombre d’enfants important. « Je ne peux pas accepter que dans une séance de conseil municipal, on puisse faire de la discrimination », s’est ému le maire. « Ce n’est pas de la discrimination, mais une constatation : qui va payer ? »

La parole de trop pour Aurélien Tricot, qui s'est retourné pour regarder « dans les yeux » son opposant politique. « C’est ignoble, vous continuez à distiller de la haine. Les Poitevins, quel que soit leur quartier -oui on parle de quartiers ici et non pas de cités- ont envie de vivre ensemble dans une ville apaisée. Cette assemblée vous respecte et vous écoute, mais ce n’est pas digne de vous d’avoir ce type de comportement. Nous serons toujours là pour souligner ces dérapages. » Alain Verdin ne s’est pas démonté : « Il y a des mouvements de population très fortes et, dans les années à venir, il y aura moins d’argent. Je ne regarde pas la couleur de la peau ou la religion… Tout le monde a le droit de vivre. Mais, à un moment, quand vous ne pouvez plus nourrir votre famille, comment vous faites pour en nourrir une autre ? » L’élu RMB s’est exprimé calmement et n’a pas semblé tendu mais, dans la salle, les esprits se sont échauffés. De simples citoyens ont élevé la voix. « Respectez la démocratie ! », s’est écrié un homme dans le public. Tout avait pourtant bien commencé…


Osons Poitiers se retire du conseil

A l’occasion d’une délibération sur le vote d’une subvention pour le CCAS, Christiane Fraysse a souhaité faire part de ses observations sur la forme et non sur le fond. « Y a-t-il urgence ? Les modalités de vote des délibérations qui ne concernent pas le budget sont illégales et illégitimes. Illégales parce qu’elles ne respectent pas la procédure décrite dans le règlement et illégitimes parce qu’elles ne respectent pas les droits de l’opposition. Le règlement en vigueur indique que « chaque commission doit examiner l’ensemble des délibérations relevant de son domaine de compétence, préalablement à la séance de conseil.  Vous bafouez la démocratie, aucun débat, aucune discussion n’a eu lieu, aucune information n’a été apportée. » Sans crier gare, l’élue a déclaré que, pour ces raisons, son groupe ne participerait plus à la suite du conseil. « Nous aurions pu voter ces subventions au mois de juin et nous les aurions votées en septembre, a répondu le maire. Je ne veux pas prendre cette responsabilité. Je ne veux pas mettre en difficulté les associations pour des raisons politiciennes. »

 

 

 

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