En défense, le PB était d’attaque

Poitiers a engrangé son deuxième succès de la semaine à domicile, face à Souffelweyersheim, le sixième consécutif. Intraitables en défense, Fall et ses coéquipiers rejoignent la quatrième place, à égalité avec Le Portel, Aix et Evreux. Le prochain duel à Fos s’annonce décisif.

Arnault Varanne

Le7.info

La saison régulière touche presque à sa fin et le PB86 regretterait presque qu’elle ne se prolonge pas de quelques journées. Au rythme où Poitiers croque ses adversaires, il faudra assurément compter sur lui en play-offs. Car s’il y a bien un enseignement à tirer de cette 41e journée, c’est que le relégué de Pro A aura une carte à jouer dans les premières lueurs de mai. En s’offrant un sixième succès consécutif face à Souffelweyersheim, l’équipe de Ruddy Nelhomme se rapproche à pas de géant de cette quatrième place qui semblait encore inaccessible il y a… trois semaines. Les défaites conjuguées du Portel et de Fos lui ouvrent en grand les portes du Top 4. A condition, bien évidemment, de gagner le « huitième de finale » de vendredi prochain dans les Bouches-du-Rhône.

Mais à disserter sur un avenir forcément excitant, on en oublierait presque de revenir sur ce nouvel opus gagnant face au promu alsacien. Pour ceux qui en douteraient encore, Souffelweyersheim mérite bel et bien de renouveler son bail en Pro B. Sans Daviin Davis, mais avec Begarin de retour aux affaires, le voisin de la SIG a embêté un petit moment Ingram et consorts. Il faut dire qu’ils ont (un peu) donné le bâton pour se faire battre, notamment en première mi-temps. Dispersé au possible -cinq balles perdues prématurément-, le PB s’est laissé embarquer dans un faux-rythme, qui ne sied guère à ses qualités offensives. Résultat, une misère de premier quart (12-15, 10e), avec un pourcentage famélique (33%).

Souffel muet plie et rompt


Il fallait peut-être « ça » pour le réveiller. « Ruddy (Nelhomme) nous a dit que nous étions une équipe soft en défense », avouera Lamine Kanté, après le match. Une pique bien sentie, qui a eu le mérite de titiller ses joueurs dans leur orgueil. En dépit d’une première banderille signée Begarin (31-28, 21e), Poitiers domine son sujet, même si les intérieurs alsaciens se régalent au rebond offensif (17 au total). Sur les ailes d’un duo Ekperigin-Fall impérial (21pts, 17rbds, 39 d’évaluation), la meilleure équipe de Pro B du moment accélère pour de bon et le score enfle (45-35, 28e). L’action du match ? Elle est peut-être à mettre au crédit d’Arnauld Thinon. D’un tir au buzzer, il permet aux siens de pointer à neuf longueurs à la 30e (50-41), alors que Souffel a jusque-là résisté.

Cette erreur de jugement, -« nous aurions dû faire faute pour ne pas prendre de ce panier »-, estime Stéphane Erbelin-, le promu va la payer très chère.  Muet pendant de longues minutes et auteur de deux malheureux paniers dans le quatrième acte, le promu plie progressivement et finit par rompre sous les ultimes coups de boutoirs d’Ingram, Souchu et Greer. Dépités, Drake Reeed et Jessie Begarin ne peuvent que constater les dégâts. A défaut d’être flamboyant, le PB signe une sixième victoire, la plus convaincante de la saison sur le plan défensif. Un match charnière l’attend désormais à Fos, éparpillé façon puzzle à Saint-Vallier (66-100). Au soir de cette 41e journée, quatre équipes se partagent la quatrième place. Le suspense promet de durer jusqu’au bout. Sûrement pas pour Boulogne, à qui il ne manque plus grand-chose pour assurer sa monté en Pro A, après la défaite de Châlons-Reims à Saint-Quentin. Ce championnat est décidément renversant.


La fiche
A Poitiers, salle de Saint-Eloi, PB86 bat BC Souffelweyersheim 71-49. Mi-temps : 31-25. Arbitrage de MM. Milliot et Roux. 2321 spectateurs. Evolution du score : 12-15, 31-25, 50-41, 71-49. Score par quart-temps : 12-15, 19-10, 19-16, 21-8.

POITIERS. Thinon (3), Harley (6), Souchu (13), Ekperigin (12), Kante (9), Guillard (3), Fall (9), Greer (8), Ingram (8). Entraîneur : Ruddy Nelhomme. 

SOUFFELWEYERSHEIM. Diehl (3), Begarin (15), Broliron (3), Alingue (9), Tschamber (6), Kurtic (2), Ndiaye (2), Reed (9). Entraîneur : Stéphane Eberlin.

Ils ont dit…

Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « On a mis de l’intensité, on a été présents défensivement. Souffel est une équipe qui joue longtemps en attaque et emmène le ballon d’un endroit à l’autre. Je pense qu’on est restés concentrés, c’est bien. On a eu un peu de mal au rebond, puisque c’était les deux meilleures équipes au rebond du championnat. Maintenant, si on perd la bataille du rebond et qu’on gagne les matchs, ça m’ira ! On a trouvé un équilibre. Le fait de gagner des matchs nous donne de la confiance, mais cela reste fragile. »

Moustapha Fall (intérieur du PB86) :
« Il fallait beaucoup défendre car cette équipe jouait sans pression. De notre côté, nous avions vraiment à cœur de gagner ce match. On ne peut pas se permettre de perdre à domicile. Au début, nous avion du mal en attaque et le match était très moche. Après, on a déroulé et l’écart s’est fait. (…) Ma défense ? Quand tu mets des contres dès le début, les joueurs adverses ont moins envie de venir te poster. On monte en rythme. On sait qu’avoir l’avantage du terrain en play-offs peut être vraiment bien, donc on va tout donner dans ces trois derniers matchs. »

Lamine Kante (ailier du PB86) : « On a eu du mal à imposer notre rythme, mais on a su faire l’écart en deuxième mi-temps avec beaucoup de shoots ouverts. Ruddy nous avait dit qu’on était une équipe un peu soft, on a voulu lui prouver que non. On a aussi su arrêter Reed. Fos ? Ça va être un petit test ! »

Stéphane Eberlin (entraîneur de Souffelweyerhseim) : « Physiquement, Poitiers nous a usés. On est encore dedans à la fin du troisième quart-temps. A six secondes de la fin, on a eu une faute à donner et on laisse Thinon shooter. C’est inadmissible de ne pas perdre cette faute. A moins neuf, c’est dur dans la tête. Après, on a lâché l’affaire. Il n’y a pas à discuter, la logique est respectée. »
 

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