Les débats d'orientations budgétaires étaient au programme du conseil municipal de ce soir. Les nouveaux élus ont pu exprimer leur point de vue dans le calme. En revanche, les discussions sur la conjoncture nationale ont été un peu plus âpres.
> Pour la quatrième année consécutive, le taux d’imposition n’augmentera pas. « Le pouvoir d’achat des ménages sera ainsi préservé », assure l’exécutif municipal. Les abattements fiscaux sont également maintenus. Cette dépense est chiffrée à 5,1M€. « Je me réjouis que vous n’augmentiez pas le taux d’imposition, mais la fiscalité est déjà très importante à Poitiers, a estimé Jacqueline Daigre (UMP-UDI). La pression fiscale y est supérieure de 15% par rapport aux villes de même strate. Les Poitevins les plus modestes doivent sacrifier deux, voire trois mois de salaire pour payer leurs impôts locaux… Et il ne faut pas oublier que les valeurs de bases, que vous votez en tant que député, ne cessent d’augmenter… »
> Les subventions versées s’élèvent à 25M€. Elles évoluent globalement de 1,1% par rapport à 2013. Elles intègrent la dotation au Centre communal d'action sociale (CCAS), qui augmente de 4,3 % pour « prendre en compte les besoins pour les personnes âgées et la petite enfance ». « Le montant de cette subvention n’apparaît pas, note Christiane Fraysse (Osons Poitiers...). Seul son taux d’évolution est indiqué dans la note de synthèse. Certes, cette augmentation est nécessaire, mais d’autres associations verront, elles, leurs subventions baisser pour que le budget soit bouclé… »
> L’encours de la dette s'élevait à 110,7M€ à la fin 2013. Cette année, il devrait se stabiliser voire diminuer légèrement. « La situation est maîtrisée, assure Francis Charlard. L’encours est inférieur à celui des villes de même strate. »
L’épargne brute est en augmentation de 1,5 %, elle frôle 10M€. Pour rappel, l’épargne brute est le solde entre les recettes et les dépenses réelles de fonctionnement. Elle constitue le montant que le budget de la Ville dégage, chaque année, pour financer l’investissement.
> Dans ce budget de « transition », la Ville souhaite investir massivement dans les quartiers pour financer l’Anru, les Maisons de quartier, les budget participatifs… (6,9M€). La répartition du programme d’investissement s'établit ainsi : écoles (4M€), espace public (4,3M€), modernisation service public (2,3M€), développement urbain (2M€), culture (1,6M€), action sociale (1M€), bâtiments (2,1M€)
Les enjeux nationaux reviennent sur le tapis
Au conseil d’agglomération, comme au conseil municipal, les élus de l’opposition sont bien décidés à donner leur avis sur la politique menée par le gouvernement socialiste. « Je suis déçue, a soupiré Jacqueline Daigre. La voix des Français n’a pas été entendue. Monsieur Valls a promis de mettre en œuvre ses engagements après 2017, alors que la France ne peut pas attendre ! Nous ne pouvons pas être figés dans l’immobilisme ! » « J’ai cru un instant que Manuel Valls était maire de Poitiers, a raillé Aurélien Tricot, adjoint aux Sports. J'ai pensé un moment que vous étiez à la tribune de l’Assemblée nationale… Je vous rappelle que le gouvernement fait tout pour nous sortir de la situation dans laquelle vous nous avez laissés ! » Evidemment, l’élue UMP-UDI a répondu à cette attaque en règle : « Je fais de la politique générale quand je veux ou je veux. Je n’ai pas de compte à rendre, certainement pas à toi, ni au maire, avec tout le respect que je lui dois… » Alain Verdin (RMB) y est également allé de son petit commentaire : « J’ai jeté un pavé dans la mare au conseil d’agglomération et cela n’a pas plu à certaines personnes, mais on ne se gênera pas pour parler de politique nationale… »
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