Le contexte
Ils sont six sur la ligne de départ, mais trois d’entre eux portent l’étiquette de « favoris » dans la course à la fonction de maire. Le sortant Alain Claeys, bien sûr, son ancienne rivale à droite (UMP-UDI), Jacqueline Daigre, ainsi que l’ancien député centriste Eric Duboc, de retour d’un « exil » biarrot de longue durée et affublé de l’étiquette Notre Parti c’est Poitiers. Dans sa tentative de conquête de l’hôtel de ville, la droite part donc -une nouvelle fois- en désordre de bataille. Ce qui fait évidemment les affaires du maire actuel. Lâché par EELV, il peut compter sur le soutien des communistes, de quelques membres de la gauche de la gauche et même de Verts non-alignés ! A droite, les centristes sont tiraillés entre les deux listes.
Les programmes
Il avait promis qu’il ne raserait pas gratis, Alain Claeys ne se contredira pas si les Poitevins le reconduisent dans ses fonctions. Après un mandat marqué par de lourds investissements (Cœur d’agglo, viaduc Léon-Blum, piscine de la Ganterie, patinoire, halls du parc des expositions…), le maire de Poitiers la joue prudent sur les dépenses à venir. La rénovation des écoles (40M€), des infrastructures sportives (30M€) de l’agglo et la poursuite du BHNS (37M€ pour la seule ligne 1) ont sa priorité. Au-delà, son programme s’articule autour de quarante mesures, des plus symboliques (couches et lait gratuits dans les crèches, faire vivre la candidature de Poitiers à l’Unesco) aux plus structurantes (baisse des baux commerciaux, rénovation énergétique…). De son côté, Jacqueline Daigre a misé d’entrée sur une proposition choc -gratuité des bus à l’horizon 2017-, avant de tenter d’imposer, dans la campagne, ses autres thématiques de prédilection : l’émergence d’un Festival des lumières, les TIC, une étude sur une grande salle de sport/spectacle, le lancement des assises du tourisme, d’un projet de senior sitting…
De transports, il en est question aussi avec Eric Duboc. Son idée de téléphérique Aérolis, trait d’union entre les quartiers et le centre-ville, a tantôt fait sourire, tantôt suscité de l’intérêt. Derrière, le centriste sans étiquette (NPCP) a décliné une série de vingt-cinq propositions. Comme Jacqueline Daigre, il souhaite créer un grand événement culturel (L’Historial), relancer le débat autour d’un complexe multi-activités ou encore revoir le plan de circulation mais, à la différence de son adversaire socialiste, lui prône l’abandon… du BHNS, au profit d’un chrono-bus, et de la vente de l’ancien théâtre. Les trois rivaux se retrouvent toutefois sur la nécessité d’investir massivement dans les établissements scolaires et même sur la sécurité. Le serpent de mer de la vidéoprotection devrait se concrétiser, quel que soit le prochain maire…
Les propositions insolites
Sur l’exemple de Rennes, le maire sortant envisage d’offrir « des soirées festives sans alcool autour du sport, des arts ou du numérique», entre 21h et 1h du matin. Alain Claeys estime que le dispositif permettra « d’apaiser les fins de soirée ». Dans son programme « Des idées pour décider », Jacqueline propose, elle, de créer un théâtre de poche, « dans une salle de soixante-dix à quatre-vingts places ». Laquelle se trouverait… dans l’ancien théâtre de la discorde. Enfin, Eric Duboc mise sur une école de la deuxième chance semblable à celle de Châtellerault pour « orienter les jeunes sortis du milieu scolaire vers une vie professionnelle ».
Les résultats en 2008 (1er tour)
Alain Claeys (PS, 54,52%), Stéphane Braconnier (UMP, 21,06%), Philippe Mahou (Modem, 16,45%), Maryse Desbourdes (NPA, 6,24%), Ludovic Gaillard (LO, 1,74%).
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