Les Guérin, un devoir de mémoire

On lui doit l’invention du BCG au début du XXe siècle. Vétérinaire émérite, le Poitevin Camille Guérin a co-découvert le vaccin contre la tuberculose, avec Albert Calmette. Un héritage que son arrière petit-fils continue de faire vivre à travers une exposition itinérante et des conférences. L’esprit de famille ne se dément pas !

Arnault Varanne

Le7.info

Le collège de Vouneuil-sur-Vienne, un lycée de Poitiers et l’hôpital de Châtellerault portent son nom. Et la liste n’est pas exhaustive. En dépit d’une vie passée entre les Instituts Pasteur de Lille et Paris, Camille Guérin fut, jusqu’au bout, très attaché à son Poitou natal. Le co-inventeur du « Bilié de Calmette et Guérin » y a passé tous ses étés, dans le fief familial de Vouneuil-sur-Vienne. C’est précisément depuis le hameau de Chabonne que son arrière petit-fils s’évertue à faire vivre sa mémoire. « Quand j’étais gamin, j’ai beaucoup entendu parler de lui par ma grand-tante « Taillette », qui l’admirait tant », raconte Sylvain Thénault… Guérin. Comme son frère Didier, autre « promoteur » de son aïeul, le quadra a tenu à ce qu’à son patronyme civil soit ajoutée la mention de « Guérin ».

« Bienfaiteur de l’humanité »

L’un a disparu en 1961 quand l’autre est né quelques années plus tard. Qu’à cela ne tienne, les liens du sang et la fidélité au grand homme qu’il qualifie de « bienfaiteur de l’humanité » ont traversé les générations. « C’était quelqu’un de très affable et discret en même temps », se souvient sa petite-fille, Françoise. Dans la demeure familiale, les portraits de Camille côtoient ceux de Pierre, son fils. Magistrat à Poitiers, il a notamment instruit le début de l’affaire Marie Besnard… À dire vrai, Camille serait peut-être resté « l’inconnu » le plus célèbre de France si Sylvain ne s’était pas évertué à le réhabiliter dans la mémoire collective. À force d’acharnement, son arrière petit-fils a réussi à sensibiliser le grand public à la cause familiale. L’air de rien, Camille Guérin -il a perdu sa femme et son père à cause de la tuberculose- a sans doute sauvé des centaines de millions de vies.

Bientôt un musée ?

En 2011, à l’occasion du soixantième anniversaire de sa disparition et du quatre-vingt-dixième de la découverte du BCG, Camille Guérin a fait l’objet d’une série d’hommages. A commencer par une nouvelle mise en lumière de l’expo itinérante créée par son arrière petit-fils et ses amis, il y a quelques années. « Au-delà de la France, l’expo a voyagé au Brésil, en Iran ou en Lettonie. Nous nous sommes battus pour cela ! », martèle Sylvain, intarissable sur le sujet. Une émission complète sur France 3 Poitou-Charentes a également vu le jour au printemps 2011. Et maintenant ? Sylvain aimerait par-dessus tout que l’histoire de son inventeur d’aïeul trouve sa place dans un musée dédié. « Ce projet présenterait des atouts touristiques, culturels et scientifiques…. », plaide l’intéressé. Un ouvrage pourrait aussi voir le jour. « Et pourquoi pas un documentaire ? », imagine Sylvain Thénault-Guérin. Et pourquoi pas en effet…

 

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