S’il est réélu le 30 mars prochain, le maire sortant promet d’engager une réflexion de fond sur la restructuration du quartier épiscopal. Avec, en point d’orgue, un cheminement piétonnier depuis le musée Sainte-Croix jusqu’à la salle des Pas perdus, libérée par la future cité judiciaire. Sur le plan économique, cap sur les biotechs et le numérique.
Après « les lieux de pouvoir » -hôtel de ville, préfecture, Département-, Alain Claeys veut redonner de l’éclat au quartier épiscopal, « l’un des endroits les plus visités de Poitiers ». Il y intègre le musée Sainte-Croix, la cathédrale, le Palais épiscopal, la chapelle Saint-Paul, le Baptistère Saint-Jean ou encore l’Espace Mendès-France. Au-delà du verdissement et de la minéralisation des lieux, le candidat à sa réélection à l’hôtel de ville envisage de lancer une grande étude sur la manière de « rapprocher » le quartier épiscopal de la salle des Pas perdus, libérée de ses activités judiciaires. Ce projet « de dix ans » sera confié à une personnalité qualifiée, qui a été choisie mais dont le nom ne sera révélé qu’après les Municipales.
Alain Claeys et ses équipes se donnent trois ans avant d’aboutir à une esquisse concrète, sachant que sa réalisation s’étalera « sur au moins dix ans ». Egalement dans le viseur du candidat : la reconquête des boulevards circulaires, des faubourgs et des berges du Clain. « Nous créerons une passerelle entre la Promenade des cours et l’îlot Tison, dont nous voulons faire un véritable lieu de détente pour les Poitevins. » Toujours en matière d’urbanisme, le maire sortant promet de « renforcer le règlement de zones de publicité restreinte ».
« 3000 emplois, une maladresse »
Sur d’autres sujets, le candidat avait inquiété les milieux économiques en début de campagne. D’abord en citant abondamment le CHU de Poitiers, l’Université, le Cned ou le CNDP comme fers de lance de son projet. Ensuite en citant « maladroitement », c’est lui qui le dit, le chiffre de 3000 emplois en face des 150 hectares de la nouvelle zone République 4. « Ce sont les entreprises qui créent des emplois, nous créons les conditions pour qu’elles viennent s’implanter », rappelle-t-il. En fait, sa stratégie économique s’appuie sur l’émergence de deux filières : le numérique et les biotechs. Si l’apport du Réseau des professionnels du numérique est palpable, les contributions du CNDP (désormais Canopé) et du Cned laissent dubitatifs. Sinon, comment expliquer l’échec de la Cité des savoirs, que Grand Poitiers avait soutenue ?
Au-delà des filières, Alain Claeys soutient l’idée d’un lieu mixte de « 3000 à 5000 m2 », géré par le SPN et qui servirait tout à la fois d’hôtel d’entreprises, de pépinière, de centre d’innovation. « Il sera un lieu de référence pour stimuler les innovations, de ressources pour toutes les entreprises, un accélérateur de projets, un espace de co-working… » Ses contours méritent visiblement d’être affinés. « Soyons clairs, martèle le tenant, en économie comme dans d’autres domaines, nous ne pouvons plus rien faire seuls. »