Pourquoi l'aéroport ne décolle pas

Depuis le 1er janvier 2013, Vinci Airports assure la gestion de l’aéroport de Poitiers- Biard. Dans sa première année d’exploitation pleine, le concessionnaire national n’a pas réussi à enrayer la baisse du nombre de passagers, le plus faible des cinq dernières années.

Arnault Varanne

Le7.info

Personne ne s’en cache. L’exercice 2013 de l’aéroport Poitiers-Biard s’est révélé décevant. Avec 107 956 passagers enregistrés, contre 116 000 l’année précédente, la plateforme a atteint une forme de seuil minimal, en deçà duquel il ne faudra pas descendre. « Nous sommes à la limite, même s’il n’y a rien de catastrophique », reconnaît André Sénécheau, président du Syndicat Mixte de l’aéroport de Poitiers-Biard. De fait, Poitiers-Biard a été plombé par la faible fréquentation de la ligne vers Barcelone, qui a péniblement atteint 52,1% de taux de remplissage. « Nous avons pourtant tout mis en oeuvre pour la dynamiser », estime Jean-Yves Terriot.

Hélas, ces efforts ont été vains, même si la « tenue » des autres lignes, vers Edimbourg, Londres et Lyon, est satisfaisante. «
La conjoncture économique en Espagne et la réduction du nombre de vols expliquent ce résultat », ajoute le directeur. Pour sa première année d’exploitation, Vinci Airports obtient donc une note moyenne sur l’échelle de la satisfaction. Certes, le nouveau concessionnaire a réussi son « atterrissage » dans la Vienne, grâce à un transfert des personnels maîtrisé. Certes, il a signé un contrat de sept ans avec le SMABP. Maintenant, Vinci Airports se sait attendu au tournant dès 2014.


L’Europe du sud absente

« Nous lui avons fixé un objectif de 125 000 passagers », abonde André Sénécheau. Soit cinq mille de moins que la fréquentation atteinte en 2012, même si le record absolu (130 000) remonte à 2006. Presque une éternité ! Pour relever le challenge, le nouvel exploitant a choisi la continuité sur ses lignes phares (Londres, Edimbourg, Lyon), en y ajoutant une liaison avec Shannon, en Irlande. « La région du Connemara est assez touristique et nous avons de bons espoirs qu’elle plaise aux Poitevins. »

En creux, il faut aussi comprendre qu’aucun pont avec l’Europe du Sud ne sera jeté cette année. Exception faite, bien entendu, des charters vers Venise (3, 10 avril) et Dubrovnik, ainsi que de la desserte d’Ajaccio. «
Nous poursuivons les discussions avec toutes les compagnies, pas seulement Ryanair. Le programme 2014 n’est peut-être pas tout à fait finalisé », se persuade Jean-Yves Terriot. Qui demande « du temps » avant de juger Vinci Airports sur sa capacité à attirer de nouveaux opérateurs.


En dehors de Ryanair et Hop !, point de salut jusque-là, alors que le concessionnaire exploite vingt-trois aéroports dans le monde, dont dix en France. Les liaisons avec Mulhouse/Bâle et Wieze (Pays-Bas), envisagées en novembre 2012, aboutiront-elles ? « L’acquisition » de dix aéroports au Portugal ouvrira-t-elle de nouvelles possibilités pour Poitiers ?… Réponses dans les prochaines années.

 

La Rochelle perd aussi du terrain

Après une année record en 2012, l’aéroport de La Rochelle- Ile de Ré a, lui aussi, connu une baisse de sa fréquentation l’année passée, avec 5% de passagers en moins (216000 contre 236 000). Une érosion que son directeur Thomas Juin met sur le compte d’un « manque d’avions », autrement dit de rotations insuffisantes. L’infrastructure rochelaise bénéficie de seize lignes régulières. En revanche, l’aéroport de Tours-Val-de-Loire a vu sa fréquentation croître de 7,5% (181 769 passagers).

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