Gérald Dahan : "Après Sarkozy, je pensais être au chômage"

Roi du canular téléphonique, l’imitateur Gérald Dahan jouera son nouveau spectacle « Gentleman usurpateur », à l’Agora de Jaunay-Clan (*), le dimanche 26 janvier. L’homme aux cent voix passe à confesse.

Arnault Varanne

Le7.info

Gérald Dahan, vous jouez les « Gentleman usurpateur » depuis quelques mois. Que contient votre nouveau spectacle ?
« C’est un show dans la plus pure tradition du music-hall, dans un format intimiste. Je suis sur un tempo piano-voix, avec beaucoup plus de chansons que dans les précédents spectacles. Je traite de l’actualité, mais pas que… »

Quelles sont les nouvelles voix qui émergent ?
« Après Sarkozy, je croyais être au chômage. Je pensais surtout que passer de Sarkozy à Hollande, c’était comme passer d’une Ferrari à une Kangoo en termes de rythme ! En fait, c’était compter sans le président soi-disant normal, Arnaud Montebourdes (sic), le ministre d’ouverture Manuel Valls, les couacs, Cahuzac…Avec eux, DSK et toute la bande, j’ai de quoi faire pour un moment ! »

Les chanteurs sont-ils des petits joueurs au regard des politiques ?
« Ce n’est pas la même cour, même s’il y a du spectacle dans la politique. Ce qui m’intéresse, c’est de réaliser de vrais hommages à la chanson française et internationale. Je n’hésite pas à jouer la carte de l’interactivité en demandant au public ce qu’il a envie d’entendre. »

Combien de voix avez-vous dans votre répertoire ?
« Une seule, c’est ça qui est fou ! Tous horizons confondus, il y a à peu près une centaine de personnages. Et, dans le dernier spectacle, j’en utilise la moitié. »

« Il est interdit d’interdire »

Vous avez piégé Zidane, Raffarin, Royal, Devedjian et tant d’autres. L’année 2014 sera-t-elle une nouvelle fois placée sous le signe du canular téléphonique ?
« C’est l’actualité qui m’inspire ! Il est intéressant de voir que l’on peut aussi piéger des gens à gauche, comme Samia Ghali et Patrick Menucci lors des primaires socialistes à Marseille. Les Municipales arrivent, il risque donc d’y avoir des canulars… »

En même temps, les canulars vous ont coûté votre place à France Inter et sur Rire et Chansons. Est-ce une arme à double tranchant ?
« Sur France Inter, j’ai été réengagé deux fois, trois sur Rire et chansons. Il faut juste attendre que les directions changent ! Souvent, les radios m’appellent quand elles sont en mal d’audience. Et une fois que cela va trop loin et qu’elles ont eu leur pub, je suis éjecté. Aujourd’hui, je suis sur Sud Radio et je m’amuse. »

Chez les humoristes, faut-il être un sale gosse pour exister ?
« Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Comme disait Desproges, on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Sale gosse oui, lorsqu’on fait un peu d’humour noir et qu’on traite ceux qui se croient intouchables. »

Quelle est votre opinion sur « l’affaire Dieudonné » ? Fallait-il interdire ses spectacles ?
« Je pense qu’il est interdit d’interdire. Quoi que les gens disent, les tribunaux sont à la disposition de tout le monde. Je ne crois pas que ce soit aux humoristes de se juger entre eux. Pierre Desproges aurait sans doute été interdit aujourd’hui. Mais je comprends aussi ceux qui sont choqués par Dieudonné. »

Vous êtes né à Cognac, avez-vous une affection particulière pour la région et ses politiques ?
« Je préfère parler de petite tendresse pour les politiques de Poitou-Charentes. Ce sont des gens que j’aime bien et j’ai, en général, un peu de mal à m’en moquer, sauf s’ils sont en décalage entre l’image voulue et l’image perçue… Et en termes de décalage, Ségolène fait fort quand même ! (rires) »

(*) Il jouera en clôture de la 3e édition du festival d’humour Les Clans du rire. Dimanche 26 janvier, 15h à l’Agora. Réservations  au 05 49 46 71 70 ou à culture@jaunay-clan.fr

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