Neuf comme au premier jour

La 9e édition du marathon Poitiers-Futuroscope aura donc été celle du décollage. Des concurrents en masse, une pluie de records, une course solidaire, un soleil au zénith… La journée fut parfaite.

Arnault Varanne

Le7.info

Il y a quelques semaines, nous nous interrogions sur la capacité du marathon Poitiers-Futuroscope à « décoller enfin ». Au soir d’une neuvième édition couronnée de succès, l’épreuve a répondu à une partie des questions que les plus sceptiques pouvaient se poser sur son compte. Neuf cents partants sur la longue boucle et près de 1 100 sur le semi… Jamais le marathon n’avait connu une telle affluence. Si l’on y ajoute les courses annexes (5 et 10 km, marathon des collégiens), la satisfaction est totale.

Oui, 2013 restera comme une année record. Non contente d’attirer les masses populaires, l’équipe organisatrice emmenée par Jean-Paul Brandet a réussi à monter un plateau de haut vol... sans grever son budget. Dans ces conditions, pas étonnant que le record établi par le Kenyan John N’Geny en 2011 (2h21’19’’) ait explosé en vol sous la foulée aérienne d’Asfaw Tewodros Zewdu (2h17’01). Et encore, l’Ethiopien aurait-il pu aller chatouiller son propre chrono (2h15), établi l’année dernière en Espagne, si son compatriote Robi Jufar Legese n’avait craqué aux alentours du 37e kilomètre. Jusque-là, les deux compères s’étaient marqués à la culotte, faussant compagnie à Fitsum Arega (Ethiopie), Rutto (Kenya) ou encore Lavendomne (France) après la mi-course.

L'Ethiopie en force

Avec six coureurs sous les 2h30’ sur la ligne d’arrivée, là encore, Poitiers-Futuroscope a battu son propre record, de talent celui-là. Dans cette course ultra-rapide, il faut signaler la belle perf’ d’Hervé Gillereau. Après plusieurs années d’abstinence, le sociétaire du CA Pictave s’est adjugé une excellente douzième place en 2h43’57’’. A quarante sept secondes de la première féminine, la tenante du titre Mercy Chemutai. Avec près de cinq minutes sur son temps de 2012 (2h44’44’’ contre 2h50), l’Ougandaise a fait très fort. Il fallait ça pour écarter la Russe Danillova, sur les basques de Chemutai jusque dans les derniers hectomètres.

Sur le semi, pas de… record à signaler, mais une domination sans partage de l’Ethiopie. Sans forcer son talent, Nigatuworku Markos a remporté la mise avec près d’une minute sur Mathieu Brulet (1h09’11’’ contre 1h10’06). Nicolas Breguiboul (AC Haut-Poitou) réussit le tour de force de grimper sur le podium. La palme de « l’interprète féminin » revient à Elodie Navarro (Endurance 72), qui a devancé sa coéquipière de club Malika Coutant d’une quarantaine de secondes (1h17’56’’ contre 1h18’38’’). Sous le soleil exactement, Poitiers-Futuroscope a (enfin) gagné ses galons de marathon référence. Vivement le dixième anniversaire !

 

On a aimé aussi…

1. L’élan solidaire des militaires du RICM, qui ont couru le semi en faveur de l’association Handi’chiens, relayé localement par le jeune Alexis.

2. La présence de Philippe Croizon, embarqué sur la course par son frère Jean-Luc et plusieurs de ses proches...

3. Le binôme insolite constitué par notre confrère de France 3 Poitou-Charentes, Florian Ringuedé, et son compère non-voyant, Michel Lebessnerais. Ils ont bouclé le semi en 1h38’33.

4. La générosité de la paire Thierry Pintureau (guide)-Olivier Gorry (non-voyant), capable de réaliser 1h54’ sur le semi, une semaine après un cent bornes éprouvant.

5. Le partenariat entre l’association organisatrice, Les Enfants de la Lune et le centre pénitentiaire de Vivonne, qui a permis à plusieurs détenus de prendre part à l’épreuve. L’avant-veille, un semi avait eu lieu dans l’enceinte de la prison. 

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