Fatale prolongation

Après leur victoire à l'Asvel, les hommes de Ruddy Nelhomme étaient attendus au tournant face à Boulazac. Hélas, ils ont craqué en prolongation, en dépit d'un Dominic James très saignant (21pts, 7rbds, 7pds).

Romain Mudrak

Le7.info

A force de jouer avec les nerfs de ses supporters, le PB86 va finir par décourager les plus fidèles d'entre eux. Comme face à Nanterre ou Paris par le passé, le scénario de ce match "à la vie à la mort" contre la lanterne rouge boulazacoise s'est une nouvelle fois joué dans les derniers instants. En prolongation, même ! 76-76, dix-neuf secondes au chrono. Dominic James, magistral durant trente minutes, tente un tir à trois points dans l'ultime seconde, au lieu de provoquer une faute de son vis-à-vis en pénétration. Raté ! Son deuxième missile longue distance échoue également sur le cercle. Un véritable acte manqué. Las... Dans l'extra-time, Boulazac impose son rythme. McKenzie (27pts, 7 rbds, 28 dévaluation) et la nouvelle recrue Alex Acker (25 pts, 3 rbds, 26 d'évaluation) permettent au "BBD" de s'échapper très vite (76-80, 41e). Le PB ne le reverra plus. 

Indéfendable, le PB86 ? Après coup, Ruddy Nelhomme n'était pas loin de le penser.
"Prendre 86 points n'est pas dans nos habitudes, nous avons été trop permissifs. » Témoin, ce premier quart-temps trop laxiste (18-24, 10e). Evidemment, James et compagnie auront fait illusion dans le deuxième acte, infligeant un 12-0 aux Périgourdins. Mais cette embellie aura fait long feu, Darryl Monroe (16pts, 13rbd, 23 d'évaluation) et ses coéquipiers revenant sur les talons de Poitiers à la faveur d'un 6-0 juste avant la pause (44-38).

Adresse en berne

A peine revenus des vestiaires, les hommes de Sylvain Lautie ont d'ailleurs très vite repris les commandes (47-48 à la 24e). Un mano a mano qui a duré presque vingt minutes, alors même que le PB a dominé outrageusement le rebond offensif (19). Seulement voilà, l'adresse de son adversaire (52%), conjuguée à la sa propre maladresse (40%, 12/20 aux lancers francs), auront eu raison de sa volonté de sortir de la zone rouge au classement. 

Une seule victoire sépare désormais les Périgourdins du PB, toujours relégable au soir de cette 21e journée. Dans leur malheur, les Poitevins auront noté avec soulagement les défaites de Nancy (14e) et Limoges (12e), respectivement face à Nanterre et Le Havre. Des Normands qui réalisent la bonne opération de la soirée. En s'imposant face au CSP, l'équipe entraînée par Eric Bartecheky remonte à la onzième place, s'octroyant le luxe de passer devant Cholet. Quant au PB, il devra désormais réaliser un sans-faute à domicile, sous peine d'atterrir directement en Pro B... 

La fiche
Poitiers (Arènes). 4250 spectateurs. Arbitrage de MM. Mateus, Bretagne et Lubienski. Mi-temps : 44-38. Score par quart-temps : 18-24 ; 44-38 ; 11-17, 21-21 ; 5-10.

POITIERS. Badiane (4), Kanté (9), James (21), Guillard (7), Nivins (12), Dobbins (5), Smith (14), Grant (9). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

BOULAZAC. McKenzie (27), Dubiez (7), Gaillou (5), Harris (6), Monroe (16), Acker (25). Entraîneur : Sylvain Lautie.

Ils l'ont dit...

Ruddy Nelhomme (entraîneur de Poitiers) : « Il y a beaucoup de déception. C’était un match chez le dernier du championnat chez nous. On l’a perdu. Jouer un match aussi important en n’étant pas performants en défense, c’est quelque chose que nous ne devions pas faire. On a été trop permissifs en défense et, après, on a eu pas mal de maladresse dans des choses assez simples. On a un pourcentage de réussite aux lancers pas cohérent, un ou deux lay-ups qu’on loupe. On se met en difficulté aujourd’hui. A nous de retrouver une stabilité défensive qui nous a fait défaut ce soir. On pense plus à marquer qu’à défendre. »

Sylvain Lautié (entraîneur de Boulazac) : « On a été dans un bon tempo en variant entre jeu intérieur et extérieur. Depuis quinze jours, on travaille bien. C’est bien d’avoir un peu de stabilité. Maintenant, ce n’est pas parce qu’il y a une victoire ce soir que ça change tout. Il n’y a rien de définitif dans l’autre sens. Ce soir, on a fait la rage, on a fait un match d’homme. Si j’utilise le mot rage, c’est que ça me fait penser au livre de Mahyar Monshipour « La rage d’être Français ». J’avais vu son dernier combat ici. C’est une manière de le saluer. Ça a été un vrai combat avec de gros shoots de part et d’autre, mais on a eu enfin un peu de réussite. On est heureux. »

Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : « Il n’y a pas forcément d’explication. A des moments, on se relâche et, même si nous avons été cohérents, ils nous ont fait mal à l’intérieur. Ils ont été adroits sur la fin et mis les shoots importants. Nous, ça faisait trois fois le tour du cercle. Ça aurait pu pencher d’un côté comme de l’autre, mais aujourd’hui c’est eux qui en sortent vainqueurs. On a les ballons pour gagner, donc c’est dur. Certaines erreurs nous coûtent cher. Au lieu de se lancer sur une bonne série, on retombe dans nos travers. Ce n’est pas évident. Il faudra être très forts pour se maintenir, car cette défaite nous fait mal. » 

Dominic James (meneur du PB86) :
« Sur la fin, nous n’avons pas fait assez de stops défensifs. Nous avons aussi eu des problèmes d’exécution en attaque. On était peut-être usés sur la fin. Je suis très déçu sur la dernière action du temps réglementaire. Si c’était à refaire, je crois que j’irais plutôt en pénétration plutôt que de tirer à trois points. Sur l’ensemble du match, j’ai d’ailleurs trop tiré à trois points. J’aurais dû plus pénétrer, provoquer des fautes et donner des paniers faciles à mes coéquipiers. Il y a des progrès à faire sur la circulation du ballon. Cette victoire est décevante, mais on va essayer de travailler pour remédier à ça. »

Thomas Dubiez (arrière de Boulazac) :
« C’est une très bonne victoire pour nous, on l’attendait depuis un bon moment maintenant. On a vraiment retrouvé une équipe, qui a gagné avec du cœur. On s’est bien battus, je suis super fier de ce groupe et de ces supporters qui ont fait un boucan pas possible. »



 

 

 

 

 



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