Hier
A l’été 2011, Brigitte Rouault et Pierre Delacoste ont largué les amarres, quittant leur petit confort poitevin pour vivre le rêve d’un grand voyage par-delà les océans. Sans projet de retour. Le catamaran du couple mouille aujourd’hui dans le bleu turquoise des eaux antillaises.
« Certains de nos proches voyaient émerger l’idée que, plus tard, la retraite ne se résumerait pas au farniente poitevin entre journal, marché et sudoku. » Il y a un an et demi, les premiers élans de blogueur de Pierre Delacoste cédaient ces quelques lignes à la postérité.
Comme la trame d’un scénario écrit à l’encre de la passion. L’été 2011 venait de brûler ses premiers feux. L’ancien flic et Brigitte, sa compagne kiné, venaient de donner vie à un projet insensé : quitter la terre ferme pour naviguer au gré des courants. Maison vendue, proches quittés, paquetages ficelés. A l’horizon de leur retraite, les flots de la découverte et de l’évasion. Direction les Antilles, fréquentées par Pierrot, autrefois, pendant son service militaire dans la Marine nationale. « J’ai toujours gardé, dans un coin de ma tête, l’image de ces paysages enchanteurs, rappelle-t-il en direct des Grenadines, où son ancre est régulièrement jetée. L’arc antillais s’étend sur 1500 kilomètres environ et comprend une centaine d’îles. C’est devenu notre domaine de navigation. »
En Martinique, l’ami Pierrot a fait l’acquisition d’un nouveau catamaran. « Un Privilège 45 de 13m sur 7m un peu vieux, puisqu’il date de 1994, mais dont la réputation de robustesse et de navigabilité n’est plus à démontrer. » A bord de l’Arjuna -c’est son nom-, les « presque sexagénaires poitevins » ont jusque-là parcouru un peu plus de 5000 milles nautiques. « Ce n’est pas beaucoup, convient le « skipper », puisque nous voguons à une moyenne de 12km/h. Mais parcourir de grandes distances n’est pas encore une obsession. Notre rêve ultime est certes de faire le tour du monde, mais nous emmagasinons pour l’instant l’expérience nécessaire à la réalisation de plus grands desseins. »
Entre sable blanc et dauphins
Le couple avoue « se satisfaire du bonheur d’être là où le vent les pousse et où les circonstances et les rencontres les déposent ». De vivre chaque jour au rythme d’une météo clémente, en short et T-shirt, « admiratifs de paysages idylliques et pratiquement déserts, entre eau turquoise, sable blanc et cocotiers, tortues, poissons multicolores et dauphins ». Un jour, c’est promis, le duo franchira le canal de Panama, en quête de nouvelles émotions du côté des îles du Pacifique et du continent océanien. « Avant cela, nous envisageons une virée de quelques années dans les grandes Antilles, à Cuba et aux Etats-Unis », prévient Brigitte. Le Nouvel An, lui, sera fêté aux Grenadines. « Ou à la Barbade, si le vent le permet. » Au menu : foie gras et champagne. « Mais hélas pas d’huîtres, introuvables par ici, sourit Pierre. Tant pis, ce sera de la langouste ! » Triste vie que celle de SDF de la mer…
Vous pouvez suivre les pérégrinations de Brigitte et Pierre sur arjuna-epopee-oceane.blog4ever.com
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