La région Poitou-Charentes initie à ce jour cinquante- neuf programmes d'éducation thérapeutique du patient. Grâce à eux, les personnes atteintes de maladies chroniques peuvent bénéficier d’une écoute attentive et d’un accompagnement ciblé, qui doivent les aider à mieux vivre.
Elles sont souvent invisibles pour les autres, mais pourrissent l’existence de leurs victimes. Insidieuses et pernicieuses, les maladies chroniques hantent le quotidien de millions de Français.
Vivre avec un diabète ou un asthme, une obésité ou un trouble cardiovasculaire, une mucoviscidose ou une sclérose en plaques (…) confine bien souvent à l’intériorisation des souffrances. « C’est avant tout parce qu’elles sont non visibles que ces maladies sont mal comprises et donc difficiles à assumer par le patient », analyse le Dr Martine Vivier-Darrigol.
Pour la responsable de la Prévention des risques sanitaires à l’Agence régionale de santé, il n’est de plus gros fardeaux que l’incompréhension, le manque d’écoute et l’isolement. « La maladie n’engendre pas qu’une détérioration de la qualité de vie, explique-t-elle, elle est aussi la cause de nombreux phéno- mènes érosifs, comme la perte d’un emploi, la descolarisation pour une enfant, l’incapacité à emprunter ou à s’assurer. Tous ces maillons, une fois mis en chaîne, peuvent s’avérer dévastateurs. »
Pour lutter contre ce repli sur soi, le ministère de la Santé a émis, il y a moins de deux ans, une directive nationale pour l’aménagement, dans chaque région, de programmes dits d’Education thérapeutique du patient. Cinquante-neuf à ce jour sont pourvus en Poitou-Charentes, dix-sept dans la Vienne.
Confiés aux soins d’un coordonnateur et d’une équipe médicale et/ou paramédicale, ces programmes « ETP » ont vocation à favoriser l’échange entre le soignant et le soigné et à adapter l’accompagnement du malade en fonction de ses besoins et de ses caractéristiques. « L’ETP s’attelle à prévenir les risques inhérents à chaque pathologie, comme le tabagisme pour les troubles cardio-vasculaires ou l’inactivité pour le diabète, poursuit le Dr Vivier-Darrigol. Mais il s’efforce au-delà d’apporter des réponses concrètes aux interrogations des malades. Le professionnel de santé se mue alors en écoutant, puis il oriente. » Le patient, lui, devient acteur de sa propre santé. Acteur de son mieux-vivre.
Pour connaître les programmes «ETP», contacter l’ARS au 05 49 42 30 20. Plus d’infos sur www.ars-poitou-charentes.org
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267 000 cas en 2010
Sur la seule année 2010, 267 000 personnes en Poitou-Charentes auraient bénéficié d’un arrêt longue durée pour maladie chronique. 30 000 nouveaux cas ont été répertoriés, dont 3 700 concernant des personnes de moins de 45 ans. On estime que 50% des maladies chroniques sont reconnues en affections de longue durée. Selon le panorama de la santé 2010 de l’Observatoire régional de la santé, les motifs de ces arrêts sont les tumeurs pour 26%, le diabète (15%), l’insuffisance cardiaque (10%) et l’hypertension artérielle (10%).