Aujourd'hui
Quand les femmes témoignent…
Elisabeth Borne, préfète de la Vienne.
« Honnêtement, je n’ai jamais souffert de discrimination dans mon parcours professionnel. Il est sans doute moins compliqué d’être une femme dans la haute fonction publique. Les gens respectent mon statut de préfète. En revanche, certaines femmes doivent se plier en quatre au quotidien pour qu’on reconnaisse leur mérite. Je ne me souviens pas avoir été la cible de remarques sexistes. Ah si, un homme m’a, un jour, sorti qu’on ne pouvait pas confier de responsabilités aux femmes parce qu’elles tombent enceintes et profitent du congé maternité. J’ai souri, que pouvais- je répondre ? Il faut être très attentif aux questions liées à l’égalité homme-femme, et ce dès le plus jeune âge. Les enfants ne doivent pas choisir leur futur métier en fonction de leur sexe. La mixité a sa place partout… même en politique. »
Isabelle Tourrais, arbitre de foot.
« Dans un stade, je n’arrive pas avec ma part de féminité. Ma règle, c’est ni bijou ni maquillage et les cheveux attachés. Sur un terrain, je me montre « plus homme » que les joueurs eux-mêmes. C’est comme cela que j’obtiens du respect, avec une bonne dose d’humilité aussi. Je veux simplement qu’on me regarde comme un arbitre. Même au boulot, j’ai longtemps été la seule fille au milieu d ’ h o m m e s , donc j’ai aussi appris à jouer un rôle pour arrêter les petites réflexions. On m’appelle le camionneur. En réalité, je m’adapte à toutes les situations… Depuis le temps que j’arbitre en Ligue, tout le monde me connaît. Maintenant, moins on parle de moi, mieux c’est. »
Françoise Le Chanjour, chef d’entreprise.
« Les femmes ont peur de dire qui elles sont, ce qu’elles font, alors qu’elles accomplissent un travail formidable, ne serait-ce que sur l’éducation des enfants, qui est un fondement essentiel de notre société. On réduit les choses de la vie quotidienne à rien, alors que c’est beaucoup (…). Personnellement, j’ai toujours veillé à ne pas être «la femme de». Pour avoir été longtemps dans le monde de l’agriculture, je dirais que c’est un milieu un peu macho. Celui des circuits courts est composé de plus de femmes, les choses sont un peu différentes. En politique, il est anormal qu’on ne propose aux femmes que des postes liés à la culture ou l’éducation. Pourquoi seraient-elles moins compétentes pour gérer les finances ? »
Stéphanie Vera, capitaine de gendarmerie.
« Je n’ai jamais eu affaire à des remarques sexistes dans la gendarmerie, y compris lorsque j’étais enceinte. Le recrutement universitaire fait que nous sommes de plus en plus de femmes à l’incorporer. En termes d’évolution de carrière ou d’indice, je suis sur les mêmes standards que mes collègues masculins. Je n’ai pas senti qu’être une femme pouvait être un frein, même si inconsciemment, on se met peut-être un peu plus de pression sur les épaules en ayant le sentiment qu’il faut en faire plus. On m’a confié un très beau commandement et je passe chef d’escadron le 1er novembre !Après, c’est vrai que jongler avec la vie de famille demande une organisation béton. Les doubles journées sont une réalité. Mais je crois qu’on peut mener carrière et famille de front. »
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Aujourd'hui
Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.