Et si la psychologie permettait de prévenir le décrochage scolaire ? A l'inverse de toutes les théories développées par le sociologue Mathias Millet, une autre branche des sciences sociales considère que l'individu porte, en lui-même, les facteurs de décrochage.
A Poitiers, la pédopsychiatre Nicole Catheline mène actuellement une étude empirique sur le sujet. En septembre 2012, la praticienne du centre hospitalier Laborit a proposé aux collèges Jean-Moulin, à Poitiers, et Jules-Verne, à Buxerolles de lui confier des élèves. Avec l'aide de doctorants du département psychologie de l'université, elle a fait passer une batterie de tests à des élèves de 6e présélectionnés par leurs enseignants. Vingt-six élèves ont été retenus sur des critères scolaires ou comportementaux. Le premier groupe de treize élèves a commencé à suivre un soutien scolaire avec la méthode de Serge Boimare, qui utilise des romans d'aventure et des mythologies pour établir un contact avec les élèves difficiles et leur transmettre des connaissances. Le second groupe a été constitué d'enfants timides ou, au contraire, hyperactifs. Dans tous les cas, incapables d'écouter attentivement un cours. Eux ont été mis entre les mains d'infirmières de l'hôpital Laborit pour tenter de comprendre ce qui les perturbe.
Chaque séance d'une heure hebdomadaire se déroule en dehors du temps scolaire, avec l'autorisation des parents. Les résultats ? On ne les connaîtra qu'en juin 2014 ! L'expérience continue depuis la rentrée avec un nouvel échantillon d'élèves. Les intuitions sont prometteuses.