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Dans moins d’un an, les travaux de la future LGV débuteront. Pour l’heure, les entreprises impactées par le tracé de la nouvelle ligne de chemin de fer se débattent avec les pouvoirs publics pour recevoir à temps les indemnités promises. Exemple de la société CILC, à Jaunay-Clan.
«Chaque journée passée est vitale pour nous. » Jean-Noël Simonneau, le dirigeant de l’entreprise de charpente CILC, s’impatiente. Il attend encore de signer le protocole d’accord avec RFF (Réseau Ferré de France) concluant la cession des parcelles de sa société, incluse dans la zone d’emprise des travaux de la future LGV «Sud-Europe Atlantique». Prévues pour juin 2012, les premières opérations viendront effectivement bousculer les chemins d’accès de son établissement de Jaunay-Clan. « Le maître d’oeuvre a établi un programme d’aménagement de mes structures sur une période de quatorze mois », explique-t-il.
Dans les faits, Jean-Noël Simonneau aurait déjà dû avoir entamé la modification de ses locaux. « Je ne peux rien faire», peste-t-il. Pourquoi ? Le protocole d’accord actant l’acquisition à l’amiable de ses terrains reste en suspens. «Les gens de RFF traînent des pieds, annonce-t-il laconiquement. Je les comprends. Ils attendent que le contrat de concession soit définitivement signé avec Coséa. »
Le bout du tunnel
« La conclusion définitive de la concession à l’échéance est prévue pour le 15 avril », rétorque Armand Thomas, responsable du pôle foncier chez RFF.
Jusque-là, RFF a traité l’acquisition des deux sociétés de Poitiers concernées par les travaux (Infraco et le garage Mercedes), et partiellement celle du transporteur Hersand, voisine de CILC. L’entreprise de charpente est désormais la dernière de l’agglomération poitevine à devoir être indemnisée.
Plusieurs fois, Jean-Noël Simonneau est monté au créneau. « Ce retard aura des effets sur mon activité, se désole-t-il. Dans le contexte économique actuel, je ne peux plus attendre. » Pour Réseau Ferré de France, ces doléances sont compréhensibles. Il se veut néanmoins rassurant avec son interlocuteur. « Dans les prochains jours, nous devrions valider le protocole d’accord », insiste-t-il.
Le message aurait-il été entendu ? « Après un énième coup de gueule », Jean-Noël Simonneau sourit enfin. « Le cabinet d’études me l’a promis. Je ne désespère pas de voir le bout du tunnel. L’indemnisation actée est à la hauteur de mes espérances. Si elle est versée à temps, nous devrions nous en sortir. » Et accompagner un aménagement auquel le patron de CILC avoue « ne jamais avoir été opposé.»
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