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Après l’agression d’un chauffeur de bus, fin février, le personnel roulant de Vitalis a usé de son droit de retrait. Deux semaines après les événements, direction et syndicats s’expliquent sur la « question sécuritaire ».
«Que l’on soit clair, il est inacceptable que des chauffeurs soient agressés dans l’exercice de leur fonction. » Thierry Wischnewski, directeur général de Vitalis, veut éviter de semer le trouble. Il soutient ses agents. Mais son expérience passée, « dans des agglomérations d’une autre envergure que Poitiers », lui permet de poser un regard distancié sur le contexte local. Pour le directeur du réseau de bus poitevin, le «malaise» est à relativiser. «L’environnement urbain ne présente pas d’éléments alarmants d’insécurité », explique-t-il. De son côté, Séverina Plaud, conductrice, déléguée Unsa, se montre plus inquiète. « La situation se dégrade, clame-telle. Le sentiment est partagé par une majorité de chauffeurs. Une semaine avant cette dernière agression, nous avions constaté une recrudescence d’incivilités. Ces signes avant-coureurs auraient dû être pris au sérieux.»
Renforcement des contrôles
Les faits sont là. En décembre dernier, une première attaque avait entraîné l’exercice du droit de retrait du personnel roulant de Vitalis. À l’époque, les chauffeurs avaient demandé une présence plus active des contrôles. Une revendication actée pour les Fêtes, mais non poursuivie. « Nous étions en période de vacances scolaires, peste Séverina Plaud. Le dispositif aurait dû être maintenu. Il devrait même être inscrit dans le temps. »
Le message a été entendu. La direction a ainsi décidé de renforcer et pérenniser la présence humaine sur le réseau. Le déploiement sera également accru le samedi soir. Des dispositions qui relèvent du nouveau plan sécuritaire décidé entre direction et partenaires sociaux. Les deux parties se sont ainsi accordées sur la nécessité d’intensifier les contrôles. « Nous avons aussi revu nos procédures d’intervention pour améliorer notre réactivité, annonce hierry Wischnewski. Nous avons constitué une commission sécuritaire afin d’être perpétuellement en alerte sur ces problématiques. Dernier point, conformément à l’engagement pris, la flotte de cent-trente bus sera entièrement équipée de trois caméras de vidéo-surveillance à compter du 31 mars. »
Protection des usagers
Ces dernières décisions ne font pourtant pas l’unanimité. Pour Serge Rivet, délégué CFDT, «le tout répressif est une fausse solution. Il faut également en appeler à la médiation et à la prévention.» «Oui, mais la prévention a ses limite», rétorque Séverina Plaud.
Si les avis divergent, un point rassemble les parties concernées. « Les conducteurs doivent être protégés contre l’insécurité, au même titre que les usagers », éclaire le directeur de Vitalis. « Il faut en être sûr, les clients aspirent à voyager tranquille », approuve Serge Rivet. Une tranquillité réclamée de vive voix par les utilisateurs du réseau Vitalis. D’autant que l’absence de bus, à la suite d’un droit de retrait des chauffeurs, provoque généralement l’ire des voyageurs...
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