Hier
Face à une formation de Gravelines solide dans toutes ses lignes, le PB 86 a encaissé une défaite logique, ce soir aux Arènes (74-80). La faute à une armada nordiste adroite et rugueuse en diable. Aucun regret… ou presque.
Toutes les (bonnes) séries s’arrêtent un jour. Celle du nombre de victoires à domicile du PB (4) s’est achevée aux Arènes. Encore une fois, le parc des expos, rempli jusqu’à la « gueule », a joué un vilain tour aux Poitevins. Mais, contrairement au scénario déroulé face à Paris et Pau, le PB a proposé à son hôte du soir une réplique digne d’un candidat au maintien en Pro A.
Seulement voilà, Gravelines évolue aujourd’hui dans une autre dimension, tout auréolée de sa victoire lors de la Semaine des As et lancée sur une série de neuf succès consécutifs, toutes compétitions confondues. Et pourtant, face aux étoiles du Nord, le PB a (presque) tutoyé les sommets, notamment au cours d’une première mi-temps renversante. Ballottés et maltraités de près et de loin par Woodside, Bokolo et Akpomedah, dans le premier quart, les troupes de Ruddy Nelhomme ont failli se muer en victimes expiatoires (11-18, 10e puis 22-30, 16e), avant de se révolter subitement.
Le BCM en pleine bourre
Servi par une défense de fer, une grosse domination au rebond (25-16 avant la pause) et une adresse retrouvée, le Petit Poucet de la soirée a d’un coup mis les voiles. Gunn d’abord, puis Wright par deux fois ont craché leur venin à longue distance, mettant KO debout l’armada du BCM (de 28-33 à 37-33, 20e). Hélas, la chevauchée fantastique des soldats poitevins prit fin quasiment à la reprise. La fatigue ? Le poids des rotations adverses ? Allez savoir… En tout cas, Akpomedah (18pts, 4/5 à 6,75m) et Bokolo ne se posèrent aucune question. Si bien que le PB but le calice jusqu’à la lie (0-14), repoussé à sept longueurs à l’orée du money time (49-56, 30e).
La suite ne fit que confirmer l’écart de punch et de réussite entre les deux formations. Symbole de cette domination nordiste : Dounia Issa. L’ex-intérieur de Vichy s’est gavé de points (19) et de contres (6, 11 pour son équipe), avec une évaluation finale proche du Nirvana (33). Certes, le PB tenta bien de bousculer la montagne adverse (59-73 puis 68-75, 37e), notamment par Ona Embo et Gunn (19pts) dans la peinture. Mais il aurait fallu beaucoup plus (et plus tôt surtout) pour renverser ce BCM-là, sûr de sa force collective et en pleine bourre sur le plan physique. Evidemment, quelques coups de sifflet auraient pu changer, ici où là, la physionomie de certaines situations. Mais sans doute pas bouleverser, en profondeur, un scénario presque écrit d’avance.
Photos Seb Jawo
La fiche technique
À Poitiers (Les Arènes). BCM Gravelines bat PB 86 80-74. 11-18, 26-15, 12-23,25-24. Mi-temps : 37-33. Arbitrage de MM. Bretagne, Karaquillo et Gueu. 4 200 spectateurs environ.
La marque
PB86 : Wright (9), Badiane (12), Gunn (19), Gomez (4), Younger (15), Guillard (5), Ona Embo (10), puis Fournier, Devéhat, Grant.
Gravelines : Bokolo (10), Issa (19), Woodside (17), Sene (8), Akpomedah (18), Greer (5), Johnson (3) puis Jomby, Rousselle, Cairo.
Les réactions
Ruddy Nelhomme (entraineur du PB 86) : « On lâche un peu le rythme du match à un moment donné. Cette équipe de Gravelines nous a posé beaucoup de problèmes au rebond, dans les drives… C’est dommage, car on aurait pu revenir et il y avait la place. Maintenant, Gravelines est une équipe très forte avec des joueurs qui ont été capables de prendre des shoots difficiles. Vichy ? Ce sera un match important, au même titre que Limoges. Si on gagne là-bas, ce sera un bonus pour la fin de la saison. »
Tommy Gunn (ailier du PB 86) : « Gravelines est l’une des équipes les plus complètes du championnat. Malgré tout, ce résultat est très décevant car on aurait pu gagner ce soir. En deuxième mi-temps, nous n’avons pas eu les mêmes positions de tirs qu’en première. Si je reviens bien ? J’espère que je suis de retour. A Vichy, ça va être une vraie bataille, mais j’ai confiance dans mon équipe. »
Kenny Younger (intérieur du PB 86) : « Le basket est un jeu de séries et nous n’avons pas trouvé de réponse quand ils ont eu la leur, dans le troisième quart. Leurs arrières nous ont fait du mal, comme leur poste 4 qui shoote beaucoup à trois points. »
Christian Monschau (entraîneur de Gravelines) : « On est contents d’avoir gagné ici ce soir. Ruddy fait un boulot remarquable avec son équipe. De notre côté, nous avons fait deux bons quarts temps et demi en défense. Les Poitevins ont beaucoup attaqué le cercle en fin de match et nous ont posé des problèmes au rebond offensif en première mi-temps. Mais on a été intéressants dans beaucoup de domaines. »
Dounia Issa (intérieur de Gravelines) : « Poitiers est une très bonne équipe avec des joueurs qui évoluent ensemble depuis longtemps. Il fallait qu’on soit concentrés et rigoureux tout le match. On s’est un peu relâchés sur la fin et cela aurait pu nous coûter plus cher. Mais nos rotations ont apporté des choses différentes et nous avions un matelas confortable. Le PB est une équipe qui ne lâche rien. Mes stats ? Je ne savais même pas que j’avais fait six contres ! »
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