Hier
Mal embarqué dans son match face au co-leader, le PB 86 a retourné la situation à son avantage, en passant un 25-5 au Sluc Nancy en moins de dix minutes. De quoi s'entrouvrir les portes d'un succès plein de panache (69-61), notamment grâce à Evan Fournier (21pts). Retour sur une folle soirée.
«L'effet Saint-Eloi» a encore fonctionné. Comme face à Chalon et Cholet, le PB s'est payé le scalp d'une grosse cylindrée au terme d'une belle débauche d'énergie. Après un départ catastrophique (10-23, 8e), les hommes de Ruddy Nelhomme ont par la suite contrôlé leur adversaire et le tempo sans faiblir ou presque. Les cinq premières minutes du deuxième quart-temps ont d'ailleurs été tout simplement renversantes et décisives. Dans une série invraisemblable, Fournier, Guillard et Gomez ont infligé, à eux trois, une salve de tirs à la défense adverse, laissant le co-leader en cale sèche (24-23, 15e).
Pourtant excellent depuis l’entame (5 points, 67% de réussite), Linehan a connu un trou d’air fatal, laissant au seul Tremmel Darden le soin d’alimenter la marque. Mais le meilleur marqueur du match (24 points, 67% de réussite) n’a rien pu faire pour contenir la furia défensive du PB. Pas sûr qu’une équipe coachée par Jean-Luc Monschau ait, un jour, encaissé un 25-5 dans un quart-temps.
Pas de panique
Avec un matelas confortable à l’entame de la deuxième période (39-28, 20e), les Poitevins auraient pu déjouer ou fléchir. Il n’en fut rien. A posteriori, Pierre-Yves Guillard affirme que lui-même et ses coéquipiers n’ont « jamais paniqué en seconde période ». Avec un Evan Fournier à ce niveau de réussite et d’audace (21pts, 6/8 aux tirs en 20 minutes), comment ne pas le croire ?
A chaque fois que les Lorrains ont tenté de se rapprocher (53-42, 30e), le « rookie » du PB a sorti les crocs et les shoots décisifs. Même à « +6 » à l’approche du money-time, Antonio Grant (5 rebonds) and co ont conservé leur sang froid et leur pécule d’avance. De leur côté, les Nancéiens pourront longtemps regretter leur adresse famélique (16% à 3pts, 32% à 2pts). Peut-être avaient-ils déjà la tête à la Semaine des As ? Quoi qu’il en soit, avec cette nouvelle victoire éclatante face à un « gros », le PB fait la bonne affaire de la soirée. Vichy a perdu chez elle et Limoges s’est inclinée à Pau. Le derby du 18 février face à ces mêmes Limougeauds sent déjà la poudre…
La fiche technique
À Poitiers (Saint-Eloi). Poitiers Basket 86 bat Nancy 69-61. Mi-temps : 39 - 28. Arbitrage de MM. Castano, Maestre, Boue. 2 700 spectateurs.
La marque
PB86 : Fournier (21), Guillard (12), Gunn (10), Badiane (8), Grant (8), Gomez (4), Younger (4), Ona Embo (2).
Nancy : Darden (24pts), Akingbala (8), Linehan (7), Grant (8), Brun 8), Samnick (4), Deane (2).
Photo Seb Jawo
Les réactions
Ruddy Nelhomme, entraîneur du PB86 : «On a trouvé une certaine constance à la maison. Reste à garder cette agressivité à l'extérieur. Ca va être une saison difficile. Nous allons profiter des quelques jours de pause qui arrivent pour recharger les batteries de tout le monde et préparer un gros match contre Limoges, dans l'antre du basket. Quand on maintient une équipe à moins de 70 points, on gagne. Les onze joueurs de l'équipe sont capables de nous maintenir en Pro A cette année. Evan est prometteur. Je sais que le public aimerait le voir plus mais tous les jeunes joueurs ont besoin d'apprendre.»
Jean-Luc Monschau, entraîneur de Nancy : «Bravo à Poitiers qui a su profiter de toutes nos maladresses. On est à 17% de réussite à 3 points dans le dernier quart-temps. Notre pivot rate quatre lancers francs sur six. On est mauvais à deux points. Si notre niveau de défense en deuxième mi-temps est le même que d'habitude, nous avons manqué de réussite.»
Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB 86) : «On a fait l'effort pour revenir dans le match et tout cela a payé. En contrôlant davantage le rebond, on a passé la seconde mi-temps sans grosse frayeur. On gagne plus facilement à Poitiers, car on a nos repères sur le terrain. C'est aussi un sport d'adresse.»
Evan Fournier (ailier du PB86) : « Je suis claqué ! J'ai produit mes meilleures évaluations, et contre une grosse équipe en plus. Je suis heureux. Concernant le match, c'est vrai qu'on était un peu endormis dans le premier quart-temps mais, ensuite, l'effet Saint-Eloi s'est produit. Je ne sais pas comment l'expliquer mais on se sent poussés par le public dans cette salle. »
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