Aujourd'hui
Au terme d’un match d’une intensité folle, le PB a terrassé le champion de France en titre, Cholet, dans les dernières secondes du temps réglementaire (67-65). Et sort du même coup de la zone rouge.
« L’ouverture sur vos rêves. » Existe-t-il slogan plus évocateur que celui apposé sur le maillot d’entraînement de Cholet Basket ? Force est de constater que le PB ne s’est pas fait prier pour s’ouvrir le chemin d’un succès aussi prestigieux et incroyable dans son déroulé que vital dans sa situation. De là à dire que le PB a déroulé le scénario rêvé, non. Mais son intensité dès l’entame, ajoutée à sa férocité défensive, ont transformé le premier acte en « aimable » mano-a-mano avec le champion de France.
Cette saison, peu d’équipes ont contenu « CB » à 28 points à la mi-temps (30-28, 20e). Le PB en a rêvé et l’a fait, porté par une défense de fer et un trio Fournier-Wright-Badiane (20pts) précieux à l’autre bout du parquet. Avec un peu plus de réussite, les troupes de Nelhomme auraient même pu rejoindre les vestiaires avec six longueurs d’avance (30-24, 19e). Las… Cholet a trouvé en Nelson (7pts) un parfait relais à Samuel Mejia, handicapé par les fautes mais intenable jusque-là.
Dans un mouchoir de poche
Seulement voilà, Cholet n’occupe pas le fauteuil de co-leader par hasard. Et s’est chargée de renvoyer les Poitevins à leurs chères études… en défendant encore plus fort et (trop ?) dur. A l’image de ce traitement spécial d’Avdalovic sur Ona Embo sur la remontée de balle. Résultat : au lieu de subir le rythme, « CB » a imposé le sien et mis le PB au bord du KO technique grâce à ce diable de Nelson (7pts dans le troisième acte) et un Falker transformé en déménageur des surfaces (9rbds). Et comme dans le même laps de temps, le PB a perdu son adresse en route (2/16 à 3pts, 30e), la sanction est tombée (42-49, 30e) illico sur les doigts du mauvais élève de la Pro A. De quoi faire chavirer la colonie des Mauges dans les tribunes !
Enterrés les Poitevins ? Eh bien non ! Comme rarement cette saison, Guillard, Badiane, Ona Embo -auteur d'une interception décisive- et consorts ont offert une résistance héroïque au patron dans le money-time. En panne d’adresse, « Biff » (17pts, 9rbds) a d’abord ramené les siens au contact des Choletais, grâce à un tir longue distance suivi d’un lancer franc (65-65, 39e). Mais Saint-Eloi debout et euphorique a retenu son souffle jusqu’au bout. Le temps que Léonard se troue derrière la ligne des 6,75m. Le temps aussi que Pape Badiane ne prenne un énième rebond offensif et transforme en panier un lay-up raté de Grant (67-65, 20 secondes à jouer). La dernière action choletaise ? Tout simplement irrespirable. Et conclue par un énorme cafouillage sur fond de bataille rangée dans la raquette. Le sponsor maillot de « CB » avait vu juste !!
La fiche technique
À Poitiers (Saint-Eloi). Poitiers Basket 86 bat Cholet Basket 67-65. Mi-temps : 30-28). Arbitrage de MM. Bissang, Guedin et Hamzaoui. 2 187 spectateurs.
La marque
PB86 : Wright (7), Badiane (17), Gomez (4), Grant (4), Younger (4) puis Guillard (17), Ona Embo (6), Fournier (6), Devéhat (2).
Cholet : Robinson (6), Vebobe (2), Mejia (12), Léonard (5), Falker (10), Avdalovic (10), Nelson (18), Diarra (2).
Photo Seb Jawo
Les réactions
Ruddy Nelhomme (entraineur du PB 86) : «C’est toujours intéressant de faire de bons matchs où on allie la défense, des périodes où l’on est moins adroits et une belle intensité. Ce que je retiens, c’est que l’équipe n’a rien lâché, elle est toujours restée au contact avec des rotations qui nous ont aidés. On a su gérer nos temps faibles. C’était très très très intense à certains moments, mais on n’est jamais sortis du plan de jeu. J’espère que tout ce qu’on a fait dans cette première partie de saison va nous servir dans la phase retour.»
Erman Kunter (entraîneur de Cholet) : «On perd trop de balles à la fin. C’est incroyable. On savait que ce ne serait pas facile de gagner ici. J’avais mis trois petits sur le terrain (Léonard, Nelson, Mejia), mais on a quand même perdu des ballons. C’est la clé. C’est dommage car ça se joue sur deux ou trois possessions. Quand ça ne veut pas marcher…»
Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : «Cela s’est joué à peu de choses, on a eu un peu de réussite à la fin. On a joué contre une équipe très forte dans l’intensité et au rebond. Mais je trouve que nous n’avons pas laissé leurs contre-attaques se développer. En défendant comme ça, on se donne beaucoup plus de chances de gagner. Ma réussite à la fin ? Je n’ai pas gambergé et j’ai continué à prendre les tirs ouverts. Je n’allais pas les refuser !»
Pape Badiane (pivot du PB 86) : «Ce cafouillage sur la dernière action, c’est peut-être un signe du destin. Le ballon aurait pu rentrer, mais cela s’est bien terminé pour nous. En deuxième mi-temps, il fallait tenter des choses pour récupérer des ballons. J’espère que cette victoire va nous propulser pour le reste de la saison.»
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