Aujourd'hui
Clandestine malgré elle
Catégories : Société, Faits divers, Justice Date : mercredi 09 décembre 2009Entre malchance et imbroglio administratif, Kinjal, étudiante indienne à Poitiers, s’est retrouvée sans bourse et à la limite de la clandestinité.
Les dernières semaines de Kinjal Damani rempliraient un roman. Arrivée à Poitiers en 2007, cette Indienne de 23 ans a été frappée par la malchance en septembre dernier. L’administration française ne lui a pas fait de cadeau. Et depuis, la jeune femme lutte avec le sourire pour stabiliser sa vie.
Kinjal est venue dans l’Hexagone pour maîtriser parfaitement le français, afin de l’enseigner à Bombay au sein d’un établissement de l’Alliance française. Durant deux ans, elle dispense des cours d’anglais aux écoliers poitevins. En juin 2009, elle décide d’abandonner ce poste « bien rémunéré » pour reprendre ses études en Master de Français langue étrangère (FLE) à l’université de Poitiers. Mais ce changement de statut n’est pas prévu dans les textes, selon le ministère des Affaires étrangères, qui suspend sa bourse Egide. Le récépissé délivré par la préfecture de la Vienne ne suffit pas à rétablir la situation. Le 25 septembre, le Quai d’Orsay lui conseille même de retourner en Inde afin de renouveler son visa sous peine de se retrouver en situation illégale… La panique. « Je dois avouer que j’avais peur que la police vienne me chercher », se souvient l’intéressée.
Ses papiers envolés
Dépourvue de bourse, Kinjal est hébergée chez des amis rencontrés en cours de danse. Finalement, elle récupère une carte de séjour à la veille des vacances de la Toussaint. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Pour oublier ses déboires, elle s’offre une virée sur la Côte d’Azur avec des amis. Près de Marseille, sa voiture de location est braquée. Tous les papiers, qu’elle a eu tant de mal à obtenir, disparaissent. La police reste dubitative. A-t-elle affaire à des clandestins ? Ces Indiens ont-ils revendu leur titre de séjour à prix d’or ? Heureusement, Kinjal a appris son numéro de sécurité sociale par cœur. La police laisse repartir le groupe.
La jeune femme vient seulement de recevoir le duplicata de sa carte de séjour. Juste à temps pour repartir au pays et rendre visite à sa mère, sur le point d’être opérée d’une grave maladie.
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