
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Régis Belmonte, Amélie Benokba, Elodie Bordrie, Marielle Cartiaux, Marion Leriche, Marie Marchand signent cette missive, disponible en ligne sur lepost.fr. Ils interrogent : « La mission de l’armée française consiste-t-elle à abréger les souffrances de ses ressortissants (emmenés par les ravisseurs [...] et on sait ensuite comment ils sont traités) lorsque vous, M. Le Ministre de la Défense et M. Le Président de la République, Chef des Armées, n'êtes pas en mesure d'envisager une autre solution, plus digne ? »
Avant de mettre en cause, sans détours, la politique française en Afrique : « Réduire l'analyse de ce drame à un discours sécuritaire ne fait qu’alimenter grossièrement la presse à sensations. Cela occulte totalement les enjeux globaux de la situation économique et politique que traverse la zone sahélienne. Les épiphénomènes que nous vivons actuellement participent des conséquences de politiques étrangères occidentales vis-à-vis de ces régions. »
Juppé, démission
Antoine de Léocour (à droite sur la photo) allait se marier au Niger. Il avait invité son ami d'enfance Vincent Delory. Tous les deux ont été enlevés et assassinés par Al Quaïda le week-end dernier. Trois hélicoptères de l'armée française ont empêché la fuite des ravisseurs vers le Mali. C'est cette intervention militaire qui a provoqué la réaction des camarades poitevins d'Antoine : « Nous croyons comprendre que la France, patrie des Droits de l’Homme, sacrifie ses ressortissants sur l’autel d’orientations stratégiques occultes. Vous avez effectivement pris le parti de vous mettre à l’abri de tous moyens de pression en excluant l’option des négociations. »
« En conclusion, si vous "assumez" si bien cette mission, sachez dire aux Français qu’elle est un échec et prenez véritablement vos responsabilités en démissionnant. Si un tel courage vous manque, alors ayez au moins la décence de laisser reposer en paix les âmes d’Antoine et de Vincent en stoppant toute récupération politique de cet assassinat sordide. »
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