Le Pôle régional des métiers d’art ne remplit pas son rôle, selon son principal financeur, le Conseil régional. Seuls trois des huit salariés devraient conserver leur poste.

Romain Mudrak

Le7.info

L’avenir du Pôle régional des métiers d’art (PRMA) a été abordé, vendredi dernier, par les élus de l’assemblée régionale. Ségolène Royal a été interpellée par une élue d’opposition sur le licenciement annoncé des animateurs de cette structure, hébergée au sein de la Maison de l’agriculture des Deux-Sèvres, à Prahecq.

La Région s’apprête à supprimer la subvention de 240 000€ attribuée, chaque année, au PRMA pour assurer son fonctionnement. Trois boutiques (à Neuville-de-Poitou, Niort et Angoulême) sont déjà fermées. La dernière, à Brouage, maintiendra son activité jusqu’à l’automne.

Pour la collectivité, ce pôle ne joue plus son rôle de promotion de l’artisanat d’art en région. « Depuis cinq ans, cette structure vit sous perfusion, estime Ségolène Royal. Nous lui avons proposé de profiter de l’affluence des Nuits romanes pour vendre des œuvres ou des reproductions de sculptures romanes. Personne ne bouge. » « L’expérience a été tentée, mais le public de ces spectacles gratuits n’est pas dans une démarche d’achat », rétorque la directrice du Pôle, Christel Valenza. Sur Internet, le site de vente en ligne cadeaux-art.com, créé au début de l’année, n’a pas vraiment eu le temps de s’imposer. Quant aux boutiques, si elles ont généré 160 000€ de chiffre d’affaires en 2011, 75% de cet argent a été reversé aux artisans d’art. Pas de quoi faire vivre une association.

Si peu d’adhérents

« Seuls deux cents artisans d’art sur mille adhèrent au pôle. Pourquoi les autres n’y voient pas d’intérêt ? », interroge de son côté Yves Debien, conseiller régional et maire de Melle. « Les charpentiers et autres restaurateurs de patrimoine ne sont pas intéressés par les boutiques, et ne connaissent pas encore tous les services qu’on propose à côté. Nous étions en train de les conquérir », note Christel Valenza, elle-même artisan d’art. Le temps, c’est peut-être l’argument principal qui manque à la nouvelle équipe, arrivée il y a moins de deux ans.

Qu’à cela ne tienne ! La Région veut faire table rase du passé. L’une des pistes proposées par la collectivité consiste à demander à la chambre régionale des métiers d’endosser la promotion de l’artisanat d’art. Ce qui devrait s’opérer en novembre. Mais seules trois des huit salariées du Pôle conserveraient leur poste.

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