
Aujourd'hui
Cord’âges
« J’ai découvert Cord’âges grâce au CMP (Centre médico-psychologique du CH Laborit, ndlr). Je suis suivi là-bas pour
des problèmes psychologiques. Une infirmière m’a dit que ce serait bien que je vienne. Ça fait deux ans, la première fois j’ai été impressionné, sur la réserve. Une adhérente m’a adressé la parole et je me suis senti mieux. On dit « tu » et pas « vous »... Je viens trois à cinq fois par semaine pour des activités, judo, sport adapté, cuisine, jeux de société. C’est devenu ma famille. Il n’y a pas de jugement, de différences de niveaux, tout le monde est logé à la même enseigne. On est tous dans le même bateau. En fin d’année dernière, on est partis ensemble à Angles-sur-l’Anglin pour quelques jours. Je n’ai pas beaucoup d’autres occasions de voyager. Si je n’avais pas Cord’âges, je serais au fond du trou. C’est un peu mon remède, mon médicament. Ma nièce (37 ans, ndr) est venue une fois participer à une guinguette et elle a passé un bon moment. Elle va peut-être revenir comme bénévole. »
La maladie
« Je suis allé il y a quinze ans au CMP parce que ça n’allait pas, et puis j’ai arrêté pour des raisons X ou Y. J’y suis retourné pour aller mieux. J’ai des troubles psychiques et cognitifs. Au quotidien, ce n’est pas facile à gérer. On peut m’expliquer des choses et je les oublie après. Mes gestes ne sont pas toujours bien adaptés. Parfois, je suis un peu dépressif et je peux être agressif. »
Le travail
« Après de la mise en rayon en supermarché, j’ai travaillé comme serveur pendant une dizaine d’années, en France et en Angleterre. J’ai arrêté en 2010. Serveur, ça me plaisait moyennement parce qu’on avait des horaires bizarres, finir tard, reprendre le lendemain matin... A Londres et aux alentours, j’ai voulu découvrir la langue et une autre culture. Bon, il y avait pas mal de clients français mais j’ai réussi à améliorer mon anglais ! (rires) Depuis quinze ans, mes problèmes familiaux et personnels sont revenus, ça m’a foutu en l’air. Depuis peu, je me suis orienté vers l’Epnak pour faire une formation, mais il y a de l’attente. Un métier dans le social, pourquoi pas... Il est temps à mon âge de trouver une orientation professionnelle pour ne plus être renfermé chez moi. »
La famille
« Mon père était commerçant et ma mère travaillait à l’Insee, à Poitiers. Ils sont tous les deux décédés. Mon père était en Ehpad depuis presque cinq ans, il a fait plein de petits AVC. Ma mère, elle, a eu un cancer généralisé. Je suis diabétique moi-même, il faut que je fasse attention à mes traitements, mais je ne suis pas très régulier... Il me reste une sœur qui vit dans les Deux-Sèvres, elle est infirmière. Moi, j’ai failli devenir père mais je ne m’entendais pas trop avec la personne. »
L’enfance
« Au départ, je voulais être policier, j’avais un personnage en tête, Columbo. Mais je n’étais pas spécialement doué à l’école. Depuis que je suis jeune, j’ai un grand manque de confiance en moi et je suis anxieux. »
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