"Un étudiant ne remplace pas un enseignant"

Près d’un millier de délégués syndicaux se donnent rendez-vous toute la semaine à Poitiers pour le Congrès national de la FSU. Rythmes scolaires, formation des enseignants, maintien des services publics... La secrétaire régionale, Myriam Liéby, détaille les thèmes d’actualité au coeur de ce rassemblement.

Romain Mudrak

Le7.info

Quelles sont les grandes lignes de ce congrès ?
« Les questions liées à l’éducation vont prendre une grande place. Il ne faut pas oublier que la FSU est composée à 88% de personnels de l’Education nationale. Le syndicat va également prendre des positions claires sur la défense du service public. Enfin, l’avenir du syndicalisme et notre représentativité seront aussi des thèmes forts. Dans la Vienne, nous sommes favorables à une stratégie d’union. »

La formation des enseignants sera également au coeur de vos discussions internes. Où en est-on des débats ?
« Sur ce plan, différents courants s’affrontent au sein de la FSU. En tout cas, il est hors de question d’accepter que des étudiants remplacent des enseignants, comme c’est encore le cas. à la rentrée, des Master 2 passeront un tiers de leur temps en responsabilité dans une classe, alors qu’ils ne devraient que seconder le professeur et apprendre leur futur métier. Sur les 98 équivalents temps plein supplémentaires annoncés dans le premier degré pour septembre, 83 seront étudiants sous contrat. Ils ne devaient pas être comptabilisés dans les 60 000 postes promis par le ministre. »

Comment expliquez-vous que le Snuipp(*) de la Vienne n’ait pas appelé à la grève contre la réforme des rythmes scolaires, contrairement à la section nationale ?

« Dans la Vienne, 44% des écoles ont conservé la semaine de quatre jours et demi. Pour les enseignants, exercer le mercredi matin n’apparaît pas comme une dégradation de leurs conditions de travail. Au vu de l’histoire locale, cet appel serait impopulaire et incompréhensible. En revanche, le Snuipp estime qu’il faut reporter cette réforme à 2014 pour les communes rurales qui n’auront pas le temps de s’organiser. »

Les tableaux interactifs se multiplient dans les écoles. La vague numérique vous fait-elle peur ?
« La FSU est ouverte aux nouvelles technologies. Substituer des cartables numériques à des sacs de 35kg, on est pour. Mais les enseignants ne doivent pas devenir de simples répétiteurs. Les tableaux blancs interactifs arrivent en primaire, mais les professeurs des écoles ne sont pas formés à leur utilisation. Ils ne savent pas quelle plus-value cet outil peut offrir à leur travail. La FSU doit se positionner sur ce point. »

La FSU dénonce en permanence la casse du service public de proximité. Qu’est-ce que cela englobe concrètement ?
« Si l’on ne garde pas un cadre national pour un certain nombre de services publics liés aux droits fondamentaux, des inégalités apparaîtront entre les régions plus ou moins pauvres. Nous sommes inquiets de l’avenir de notre politique de santé. Sera-t-on toujours aussi bien soigné selon le territoire où l’on se trouve ? De la même façon, la FSU est favorable à un service public de l’eau, comme à Poitiers, pour éviter les distorsions de prix. »

(*) Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles et PEGC
 

À lire aussi ...