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Jean-Paul Delevoye: « Nous avons les cartes en main »
Catégorie : Société Date : mercredi 31 août 2011Le président du Conseil Economique Social et Environnemental français, était, ce jeudi, de passage à Poitiers. A l'invitation de Jean-Paul Moinard, président du CESE Poitou-Charentes, Jean-Paul Delevoye a profité de cette visite pour participer à un débat sur l'évolution de la société française.
Jean-Paul Delevoye est un homme lucide. En visite à Poitiers, le président du CESE de la République a tenu rappeler l'engagement de l'entité qu'il chapeaute. « Il appartient aussi bien aux Conseil Economique Social et Environnemental régionaux qu'à la représentation nationale de l'assemblée consultative d'être efficaces dans leurs actions », a-t-il affirmé avec insistance.
Son discours devant ses pairs de la région a été dans la même ligne: « Notre utilité a été récemment contestée. Le travail réalisé autour de l'information et de la vulgarisation des avis émis porte d'ores et déjà ses fruits. Il nous faut continuer dans cette voie. Nous devons être scrupuleusement rigoureux dans le suivi de nos dossiers. »
L'ancien médiateur de la République n'en démord pas. Les Français réclament un nouveau mode de gouvernance. Et le CESE est en mesure de répondre à la demande exprimée. « La réaction de nos concitoyens illustre un double paradoxe, a-t-il tenu à expliquer. D'un côté, ils se replient sur eux. Ils ont perdu confiance en les politiques. De l'autre, ils affirment clairement le besoin d'être impliqués dans les processus de décisions. »
Fort de ce constat, il est convaincu du rôle prépondérant que les CESE régionaux ont à jouer. « Nous avons un avantage indéniable: le court terme ne nous concerne pas. L'avenir à quinze-vingt ans de l'Etat repose sur nos épaules. Nous disposons du temps nécessaire pour mener notre travail de réflexion (...) Soyez conscients d'une chose: le processus de décision ne peut pas uniquement reposer sur les acteurs économiques et les pouvoirs politiques. Ils sont respectivement contraints par la rentabilité économique à trois mois et par les incessantes échéances électorales. »
Pour ce gaulliste revendiqué, le renouvellement du mode de gouvernance ne peut pas être réalisé dans la précipitation. Résoudre les problèmes sociétaux du quotidien réclame du temps. Et Jean-Paul Delevoye de conclure: « Le CESE a les cartes en main pour que le peuple français retrouve confiance dans ses élites. »
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