Aujourd'hui
Depuis le 19 août, le CHU expérimente la régulation par le 15 sur le site de Châtellerault entre 23h et 7h. Les patients doivent appeler avant de se déplacer aux urgences. Premier bilan dans deux mois et demi.
Contrairement aux années précédentes, le CHU de Poitiers n’a fermé aucun service d’urgences cet été, ni à Montmorillon ni à Loudun, encore moins à Châtellerault et Poitiers. La direction de l’hôpital a donc surpris en annonçant mi-août sa volonté d’expérimenter la régulation à Châtellerault entre 23h et 7h, et ce pour une durée de trois mois. En pratique, la dizaine de patients -en moyenne- accueillis dans ce créneau doivent désormais appeler le 15 au préalable. S’ils se rendent tout de même sur place, ils sont reçus par l’infirmière d’accueil et d’orientation, qui compose le 15 pour eux. Un changement de culture « nécessaire » selon le Dr Jérémy Guenezan. « Ici, on prend en charge des patients aux urgences qui seraient ailleurs dans d’autres services hospitaliers. Cela augmente la charge des urgentistes, qui s’accumule toute la journée », ajoute le chef des urgences de Châtellerault et Loudun.
« Prodiguer la meilleure qualité de soins »
« Entre 60 et 70 personnes » se pressent au quotidien dans son service, soit 22 000 passages par an. Au-delà des chiffres, le professionnel de santé insiste sur l’importance de « prodiguer la meilleure qualité de soins à ceux qui le nécessitent le plus et proposer aux autres de consulter le lendemain ou d’être vus par leur médecin traitant. On ne prend pas de risques, personne n’est mis en danger ». Cette expérimentation intervient à l’heure où le CHU de Poitiers a retrouvé un nombre de médecins urgentistes plus conforme à ses besoins sur le territoire, 61 équivalents temps plein. Reste que le nombre de personnels paramédicaux s’avère toujours déficitaire.
FO opposé
A la différence des centres hospitaliers de Niort, La Rochelle ou encore du CHU de Bordeaux, Poitiers expérimente donc la régulation des urgences « non pas par manque de personnel mais pour anticiper l’avenir ». « Nous avons été les premiers à lancer un service de bed management (gestion des lits, ndlr), un service d’accès aux soins avec la médecine de ville... C’est le sens de l’histoire et ce qui est porté par plusieurs organismes, notamment la Société française de médecine d’urgence. » Un avis que ne partage pas le syndicat FO du CHU de Poitiers pour qui le test « va à l’encontre des principes fondamentaux de l’égalité d’accès aux soins pour tous ». Le syndicat craint notamment une perte de chance pour « les personnes vulnérables, âgées, isolées ou celles souffrant de pathologies chroniques » et a appelé à une grève du 28 août au 27 septembre.
À lire aussi ...
Aujourd'hui
DMLA : un implant innovant
Contre la DMLA atrophique, il n’existe pas de traitement mais il est possible d’améliorer la vue des patients, sous conditions, grâce à des technologies innovantes telles que le SING IMT, un implant nouvelle génération. Plus de détails avec le Pr Levéziel, du CHU de Poitiers.