Les Serial Rockers, « une forme de liberté sauvage »

L’auteur Poitevin Stéphane Deschamps et le scénariste Eric Corbeyran sortent aujourd’hui Serial Rockers, une BD humoristique consacrée aux frasques des icônes de la chanson, de Chuck Berry à Madonna, en passant par Ozzy Osbourne ou Serge Gainsbourg.

Arnault Varanne

Le7.info

Comment avez-vous été amené à vous intéresser aux scandales des stars de la musique ?
« C’est un sujet qui m’a toujours animé, interrogé. Pourquoi en sont-ils arrivés là ? Keith Richards a snifé les cendres de son père, Gainsbourg a balancé « I want to fuck her » à Whitney Houston, Ozzy Osbourne a décapité une chauve-souris sur scène. Pour moi, tout cela incarnait une forme de liberté sauvage. Dans une période morose, raconter ces histoires un peu « rigolotes », farfelues, ferait du bien à tout le monde. A une certaine époque, les années 60, 70, 80, il y avait vraiment une liberté d’expression, dans tous les sens du terme. Le triptyque sexe-drogue et rock’n’roll n’est plus dans l’air du temps. »

Pourquoi le faire sous forme d’une bande dessinée ?
« Un sujet décalé nécessitait un format décalé. Quand je suis arrivé à Bordeaux il y a trois ans, le directeur de France Bleu Gironde (il y est programmateur musical, ndlr) m’a fait rencontrer Corbeyran, un scénariste de BD avec trente ans de carrière, 400 albums... C’est une star dans le milieu. On s’est rencontrés, ça a matché. Quand je lui ai parlé de mon projet d’histoires du rock scandaleuses, il m’a suivi. Quatorze dessinateurs ont travaillé avec nous. »

« La provocation prend plusieurs formes »

Comment avez-vous sélectionné les artistes et leurs frasques ? 
« Il fallait que ce soit quatorze stars du rock connues du grand public, même si leurs histoires l’étaient moins. Il fallait que ce soit aussi le reflet d’une époque, jusqu’aux années 80. La provocation prend plusieurs formes. Elle est philosophique avec Jim Morrison, un contestataire inspiré des poètes de la Big generation. Elle est business, marketing, théâtrale. Alice Cooper, par exemple, a créé son personnage pour faire peur avec des décapitations, électrocutions... Idem pour Keith Richards. Serge Gainsbourg, lui, est dans la provocation plutôt garnement, pour faire marrer. »

Vous revenez sur leur enfance. Pour quelles raisons ?
« J’ai voulu, à chaque fois, tirer le fil entre l’enfance et le scandale. Il y a souvent des explications. James Brown a grandi dans la misère, Chuck Berry a fait de la tôle à 15 ans... Gainsbourg, lui, était un gamin hypersensible et drôle, on retrouve cela dans ses provocs plus tard. »

Serial Rockers, par Stéphane Deschamps et Eric Corbeyran - éditions Petit à petit - 120 pages - 21,90€. Poitevin de naissance, Stéphane Deschamps est l’auteur de dix-neuf livres sur des artistes tels que Gainsbourg, Balavoine, Higelin, Bashung...

(*)Keith Richards, Alice Cooper, Serge Gainsbourg, James Brown, Chuck Berry, Led Zeppelin, Elvis Presley, Ozzy Osbourne, Madonna, Jerry Lee Lewis, David Bowie, Jim Morrison, Kiss et Jimi Hendrix.

 

 

 

 

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