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L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Ils ont été parmi les premiers à arriver dans la Vienne début mars, après neuf jours d’un long périple depuis l’Ukraine (Le 7 n°555). Andrii, Khrystyna, Maya et Artiom Lementa ont quitté la maison d’Aleksey et Olga à Mignaloux-Beauvoir pour un appartement du centre-ville de Poitiers. Ils ont depuis été rejoints par la sœur de Khrystyna, l’une de ses amies et leurs enfants. Malgré l’obtention d’un titre de séjour, malgré l’élan de générosité dont ils ont bénéficié, les Lementa peinent à imaginer leur vie en France. Le déracinement si soudain et violent a laissé des traces. On ne quitte pas sa ville, ses repères et ses proches sans conséquences. Combien sont-ils aujourd’hui à avoir fui ou à tenter de le faire ? Près de 300 dans la Vienne, des millions à travers le monde. Douloureux exode que celui imposé au peuple ukrainien, suspendu aux conversations WhatsApp et aux chaînes d’info en continu pour suivre les avancées de la guerre. Les semaines passent et rien n’y fait. Tout juste peut-on se féliciter d’être à la hauteur de notre réputation de terre d’accueil. Maigre consolation pour Andrii, Khrystyna et leurs compatriotes, tiraillés entre ici et là-bas.
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