Congé de 
première nécessité

Le législateur vient de doubler le congé de présence parentale, qui passe à 620 jours sur trois ans. Méconnu, ce dispositif permet aux parents d’enfants gravement malades ou handicapés de se focaliser sur leur vie familiale.

Romain Mudrak

Le7.info

Le petit garçon de Magali est né en décembre 2015 avec une cardiopathie qui a engendré un accident vasculaire cérébral. L’annonce a été dure à encaisser pour les parents et ses deux grandes sœurs qui habitent près de Poitiers. Le nourrisson a nécessité des soins importants. Impossible de quitter le centre hospitalier de Tours pendant presque trois mois. « Mon mari faisait les allers-retours. De mon côté, je me suis installée à la maison des familles. » Au terme des six semaines de congé de maternité -la durée normale pour un troisième enfant–, une question s’est posée : comment rester aux côtés du bébé pour assurer le suivi médical sans perdre son travail ? 
« On a découvert par hasard le congé de présence parentale, personne ne nous en avait parlé à l’hôpital, assure Magali. On s’est aussi débrouillé pour remplir les formulaires. On a fait le choix que ce soit moi qui en bénéficie afin de garder le plus gros salaire du foyer. » Son employeur a accepté. Il n’a rien eu à verser. Grâce à ce dispositif, Magali perçoit une allocation journalière de présence parentale de la Caisse d’allocations familiales. « Je l’ai conservée à taux plein pendant trois ou quatre mois. Je recevais environ 800€. » Le niveau de vie du foyer baisse forcément mais l’essentiel est ailleurs.

« Si j’avais su ! »

Le congé de présence parentale (CPP), c’était 310 jours à poser sous trois ans pour accompagner un enfant auquel on vient de diagnostiquer une maladie grave, un handicap ou qui a été victime d’un accident. Sous l’impulsion de Paul Christophe, député du Nord (groupe Agir ensemble), le législateur a décidé de le passer à 620 jours avec la possibilité d’en bénéficier à nouveau en cas de rechute. Une extension bien accueillie par Magali. « Mon congé a aujourd’hui expiré mais il aurait été encore bien utile pour les rendez-vous de soin. » Sans oublier la fatigue accumulée. Publiée en novembre au Journal officiel, cette disposition sera appliquée avant la fin de l’année. Sauf pour les fonctionnaires qui devront attendre quelques mois, le temps de l’inscrire au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022. Le CPP, un dispositif méconnu ? Ce n’est rien de le dire. 
« C’est bien d’en parler. Plusieurs fois, j’ai entendu « si j’avais su » dans mon entourage », 
note Magali. Selon la Caf, 41 familles en ont bénéficié en 2020 dans la Vienne pour un montant moyen mensuel de 869€.

Solfaeh, pour soutenir les familles d’enfants hospitalisés
En 2019, 8 900 enfants ont été hospitalisés sur une période plus ou moins longue dans la Vienne. Dans la plupart des cas, la situation s’impose aux familles qui doivent gérer dans l’urgence ce bouleversement de leur vie quotidienne. Toutes ne peuvent pas assumer les dépenses imprévues qui sont alors nécessaires. C’est pourquoi Un Hôpital pour les enfants avec le soutien d’autres associations (Udaf, Paula, Una86, JVP…) vient de créer un nouveau dispositif de Solidarité pour les familles d’enfants hospitalisés (Solfaeh). Son champ d’intervention est large : faciliter les trajets domicile-hôpital ou à défaut trouver un hébergement pas cher à proximité, mettre à disposition des produits d’hygiène, des vêtements de rechange, assurer un mode de garde pour la fratrie, accompagner les familles dans l’accès aux aides. Le soutien peut aussi être financier. La fondation Libellud a versé 45 000€ pour lancer ce dispositif.

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