A Civray, le festival remet le son

Après trois tentatives avortées en 2020 pour cause de pandémie, le festival Au Fil du Son a finalement débuté hier soir, au plus grand plaisir du public et des bénévoles. Ambiance.

Romain Mudrak - @romainmudrak

Le7.info

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Nathalie a le sourire. Heureuse de retrouver l’ambiance du festival Au Fil du Son, ce mercredi à Civray, elle est pourtant passée à deux doigts de la catastrophe en début de soirée lorsque les trois terminaux de paiement de sa buvette sont tombés en panne en même temps… « On a buggué ! Pas les bénévoles, de notre côté, ça va très bien (rires). Mais ce sont les boitiers qui ne fonctionnent plus ! » Impossible d’encaisser les commandes. Après deux ans de disette et trois événements annulés en 2020, le sort s’acharne… Mais les clients se montrent conciliants. Il y a si longtemps que le public attend le retour du plus grand festival de musiques actuelles de la Vienne -le deuxième de Nouvelle-Aquitaine après les Francofolies- cela vaut bien un peu d’indulgence. Après une demi-heure de stress, la situation s’arrange finalement et les festivités peuvent vraiment commencer.

Les plus motivés sont là

Appuyé contre une barrière un peu plus loin, Alexandre assure la sécurité aux côtés des 25 professionnels de la société Phenix. Le jeune homme n’a pas hésité à venir de Niort pour filer un coup de main aux organisateurs. Et même si ce n’est pas son premier concert de l’année, il admet que « ça fait plaisir de retrouver du monde et de la musique en live ». « C’est la deuxième année que je le fais en tant que bénévole mais je viens depuis le début comme festivalier. C’est important que la vie associative reparte. » Les réflexes reviennent vite. Dans les coulisses, les interviews d'artistes s'enchaînent. « Quand je parle de l'édition de l'année dernière, il ne faut pas me reprendre, 2020 n'a pas existé pour moi », plaisante Yasmine Belayel, attachée de presse du festival. Sur scène, Aimé Simone, tout de noir vêtu, ouvre le show, suivi de Silly Boy Blue avec son sourire et sa joie communicative de reprendre la route. Peu avant 22h, tous les téléphones portables se rallument pour filmer l’arrivée de la star de la soirée, Woodkid. Et lorsqu’il demande « pour qui c’est le premier concert depuis tout ce bordel ? », quasiment toutes les mains se lèvent. Pour Jean-Marc, la dernière expérience du genre remonte au 9 mars 2020. « J’ai vu Magma à Bordeaux. Je devais voir Woodkid en début d’année mais le concert a été reporté deux fois. J’ai toujours ma place pour cet automne mais au cas où ce serait annulé, j’ai préféré venir ce soir. » Et voilà comment on fait une centaine de kilomètres depuis la Charente-Maritime pour se retrouver à Civray un soir de juillet. Vu son enthousiasme, sa motivation semble à toute épreuve : « J’ai voulu être dans les premiers à me faire vacciner pour pouvoir assister à des concerts le plus vite possible. Je voyais arriver le coup du pass sanitaire ! »

« Un semblant de liberté au royaume du Covid »

« Il fait beau, on n’a pas de masque, toutes les conditions sont réunies pour passer un bon moment », note de son côté Marie, venue de Poitiers avec des amies. Un peu plus loin, le même sourire traverse le visage de ces cinq copains assis derrière le gradin. Ils viennent de Poitiers, des Sables-d’Olonne et de l’Essonne et se sont donnés rendez-vous à… Civray. En attendant l’arrivée de leur chanteur favori (Woodkid évidemment !), ils dégustent tranquillement le burger « fait maison » par les bénévoles du festival accompagné d’une bière. « C’est bien de revoir des gens se promener en riant, on est content d’être là et de soutenir cette initiative locale », assure un porte-parole. Pour cette première soirée, l’ambiance est conviviale. « C’est comme un semblant de liberté au royaume du Covid », lance un autre festivalier, Florent, un brin philosophe. Les présents étaient ravis. Mais où sont les autres ? C’est le paradoxe de la soirée. Mais l’impatience exprimée et la frustration d’une édition 2020 annulée, seuls 1 200 spectateurs ont fait le déplacement alors que la jauge en autorisait 3 800… La faute au pass sanitaire ? Peut-être. En tout cas, de nombreux festivals en font les frais cet été.

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