Hier
Depuis son arrivée à Poitiers, il y a trois ans, Ndobo-emma planche sur un second EP en français et en anglais, aux influences musicales très diverses. Repoussée en raison des confinements successifs, sa sortie devrait intervenir avant l’été.
Les étiquettes, ce n’est pas trop son truc. Quand on lui demande de mettre des mots sur son projet musical, Ndobo-emma conclut la réflexion d’un « à définir », lancé dans un franc sourire. Entre le jazz, la pop, la folk, le hip-hop, le français et l’anglais… La chanteuse à la voix de velours ne veut pas choisir. Toutes ces influences la nourrissent, sans distinction. « J’aime bien qu’il y ait plusieurs niveaux de lecture dans mes chansons et ce côté finalement très artisanal », dit celle qui s’est lancée dans la musique en autodidacte, à l’âge de 18 ans.
Son premier EP sorti en 2017 (Blossoms), en coproduction avec un label indépendant, lui a ouvert les portes de premières parties prestigieuses, de Gaël Faye à Sarah McCoy, en passant par Charlie Winston. « Beaucoup de gens te découvrent à cette occasion, ça donne une grosse visibilité. » Arrivée entre-temps sur Poitiers, la jeune femme de 30 ans planche depuis sur un second opus en auto-production, plus sûre d’elle. « Le premier était hyper minimaliste, je me cherchais artistiquement. Là, j’avais envie de tester le français, d’aller vers le groove et de m’accompagner de musiciens… »
Chanteuse et danseuse à la fois
Composé et arrangé en étroite collaboration avec Killian Rebreyend (claviers et pad échantillonneur) et Romain Bernat (arrangements, prise de son, mixage), Living on the inside aurait dû sortir au printemps 2020. Mais la crise sanitaire a contraint Ndobo-emma à retarder l’échéance (pour une sortie « avant l’été »). Soutenue par le Confort moderne, elle a tout de même pu le présenter en septembre à l’occasion des Inouïs, le tremplin du Printemps de Bourges, où elle représentait la Nouvelle-Aquitaine. Sa dernière scène en date. « Le directeur du festival nous a dit qu’il avait maintenu le tremplin pour nous, ça m’a beaucoup touchée. »
Deux clips sont sortis depuis, le dernier (Pas à pas) il y a seulement quelques semaines sur YouTube. Ndobo-emma y revient à son premier amour qu’est la danse. « Elle m’a toujours connectée à la musique, m’a ouvert à plein de styles différents, confie la Picarde d’origine qui a étudié plusieurs années au conservatoire de Montpellier. Avant, je n’osais pas danser sur mes propres chansons. Mais, avec la crise que l’on vient de traverser, je me suis dit : « Fais ce qu’il te plaît ! ». ». Après le « choc » et la « sidération » du premier confinement, la chanteuse a beaucoup composé, expérimenté et s’est même mise au piano. « Je vais sortir pas mal de chansons cet année. » Il lui tarde désormais de « reconnecter » avec la scène, avec le public. « Car je suis fière de ma musique et de tout ce que j’y ai investi ces dernières années. Je veux la partager quoi qu’il arrive. Et pour le reste, inch’allah ! »
DR - Manèkè SomÀ lire aussi ...