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Un peu plus d’un an après la sortie de son premier album, KillASon récidive avec Wolftape. Disponible vendredi sur les plateformes de streaming, ce disque de dix titres marque un « retour à la base », à un son plus brut pour le rappeur poitevin.
KillASon, vous n’avez pas vraiment tardé à sortir ce nouvel album…
« Dans le rap et le hip-hop, on est traditionnellement assez productif. Je ressens toujours l’envie et le besoin de créer, de m’exprimer… Bref, de me sentir vivant. Pour moi, un an et deux mois depuis le premier album, c’est déjà long ! Là, on est plus sur une mixtape qu’un album même si, à l’heure du streaming, ça ne veut plus dire grand-chose. L’important, c’est de délivrer de la musique. »
Votre précédent disque, Supaheroz, parlait de vos super-héros… Et celui-ci ?
« Du retour à la base, à un instinct créatif brut. Je l’ai créé majoritairement la nuit, en restant éveillé très tard. Je voulais quelque chose d’authentique, d’honnête et qui me ressemble, sans chercher à plaire à tel ou tel public. Le titre ? Il renvoie au loup (« wolf » en anglais), qui est mon animal totem. C’est un peu la métaphore de cette introspection-là. »
D’autres artistes (Anna Kova, Gracy Hopkins…) se mêlent à cette introspection, sur Wolftape.
« J’ai toujours voulu partager, amener d’autres âmes à ma musique. Avec des artistes que je côtoie depuis plus longtemps, d’autres que j’ai contactés parce que j’apprécie ce qu’ils font… Cette mixtape est peut-être plus sombre que Supaheroz mais elle n’évoque pas un repli sur soi. Je suis plutôt dans la logique de faire évoluer notre niche, d’échanger avec des artistes. »
Musicalement, on note aussi un son plus urbain, plus dur. Pourquoi ce virage ?
« C’est tout simplement ce qui me fait vibrer. Ces sons plus minimalistes, plus sombres, ça me ressemble davantage. C’est aussi un peu mon « mood » (« humeur » en français), dans cette époque qu’on dirait un peu désenchantée. »
Justement, comment avez-vous vécu l’année 2020 ?
« L’arrêt des concerts a été un peu abrupt, d’autant que c’est une source de revenus. Le fait de ne pas pouvoir voyager me manque aussi beaucoup. Mais cette année m’a surtout permis de me poser, de me focaliser sur ce qui importe. Je ne suis pas déprimé, ça n’a pas été une année de perdue. »
Avez-vous pu développer le catalogue d’artistes de votre propre label, Supanova ?
« C’est toujours en cours. J’espère qu’on aura de nouveau projets en 2021. Notre vision reste de créer une écurie d’artistes naviguant entre le hip-hop et l’électro. On va tout faire pour que ça se fasse. »
On imagine que vous avez déjà d’autres projets dans les cartons…
« Je suis constamment en train de travailler sur de nouveaux sons. Je pense qu’il y aura une réédition de Wolftape et, je l’espère, une sortie en physique. Je prévois aussi quelques petites exclus dans les prochains mois, et pourquoi pas un nouveau disque en fin d’année, dans le même esprit que celui-ci. En tout cas, j’ai envie d’être productif ! »
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