Le PFC à la table des grands

A la faveur de son succès face à Cognac (2-1), samedi soir, le Poitiers Football Club jouera en National 3 la saison prochaine, trois ans après avoir quitté le CFA 2. Retour sur une saison pleine avec Sébastien Desmazeau, entraîneur du PFC depuis 2006.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Sébastien, grâce à la victoire de vos hommes samedi dernier, le PFC valide son billet pour le National 3. Quel sentiment prédomine ?

« La mission est remplie ! Nous avons le sentiment du devoir accompli et du travail bien mené. Le nom « Poitiers FC » implique certaines responsabilités. Nous nous sommes donné du temps pour retrouver le niveau que nous avions quitté il y a trois saisons. Nous avons travaillé ardemment, sans faire d’entorse au cahier des charges fixé par le club. Au moins 50% des joueurs composant l’effectif depuis trois ans sont Poitevins d’origine. Nous avons fait le pari de la jeunesse et du collectif. Cette montée est l’aboutissement d’un projet global, mené à tous les niveaux du club. »

Quels seront les objectifs de l’équipe la saison prochaine ?

« Le prochain projet sera de pérenniser le club en National 3. Nous aurons l’honneur de représenter le football poitevin dans l’une des plus grandes régions de France. Nous entrons dans une autre dimension. Nos adversaires, qu’il s’agisse de Bayonne, de la réserve des Girondins de Bordeaux ou des autres, ont l’expérience du haut niveau. »

Va-t-il y avoir de gros remaniements lors de la trêve estivale ?

« L’an passé, nous avons choisi de resserrer l’effectif, en privilégiant la qualité à la quantité. En National 3, le niveau sera plus exigent et les déplacements plus longs. Nous allons chercher des joueurs d’expérience et d’autres à potentiel, pour pouvoir profiter de leur progression, comme nous avons pu le faire par le passé avec Nicolas Pépé. »

À ce sujet, Nicolas Pépé a mis les voiles vers Angers. Un autre jeune, Nicolas Tié, a quant à lui été recruté par Chelsea. Jouer en National 3 permet-il de garder plus longtemps les jeunes talents au club ?

« Non, parce que les clubs professionnels font signer les pépites dès 14 ans. Néanmoins, nous avons une vraie carte à jouer avec les clubs qui prennent nos joueurs. Une relation de confiance s’est créée avec Chelsea et les Chamois Niortais. Il n’est pas impossible que le PFC accueille des joueurs de bon niveau, qui ne passeraient pas le cap « pro » dans ces effectifs. »

En termes de budget, qu’implique la montée ?

« Le calcul est simple. À chaque passage de division, il faut doubler le budget. Aujourd’hui, le nôtre avoisine les 250 000€. Nous sommes obligés d’anticiper. La reprise de l’entraînement est prévue le 17 juillet et le premier match le 19 août. Le président et le comité directeur vont devoir convaincre les partenaires et les collectivités rapidement. »

Comment attire-t-on des supporters dans une ville qui vit clairement au rythme du basket et du volley ?

« Il va falloir se pencher sérieusement sur cette question. Je m’interroge sur l’adhésion des Poitevins à notre projet. Nous sommes une équipe avec des convictions offensives évidentes. Depuis trois ans, le PFC est la meilleure attaque du championnat. Le spectacle est assuré. Nous devons recréer une certaine ferveur. »

La montée est acquise, mais la saison n’est pas terminée. Quel sera le mot d’ordre pour les deux derniers matchs ?

« Depuis trois ans, nous n’avons fait que progresser en termes de points au classement. En 2016, le PFC a fini la saison avec 78 unités. À deux journées du terme, nous en sommes cette année à 75 points. J’aimerais bien que les gars passent le plafond ! Se satisfaire de ce qu’on a obtenu n’entretient pas le succès. Gagner les deux prochains matchs conclurait en beauté notre saison aboutie, au cours de laquelle nous avons aussi eu un très beau parcours en Coupe de France (32e de finales contre Châteauroux). »

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