Quand Valls s’adresse aux siens

Point d’orgue du 77e Congrès national du PS, l’intervention de Manuel Valls a tenu l’auditoire en haleine pendant près d’une heure, en début d’après-midi. Portant haut l’étendard de la « solidarité à gauche », le Premier ministre a balayé large devant la porte de son parti. Morceaux choisis…

Nicolas Boursier

Le7.info

LE SOCIALISME ET LE POUVOIR « Le socialisme sera toujours exigeant. C’est le mot qui résume le mieux son esprit et celui de la gauche. Or, cette gauche est grande lorsque son destin se fond avec celui de la France. En 1981, François Mitterrand avait dit que le PS relèverait le défi de l’exercice du pouvoir. Il avait vu juste. L’exigence, c’est d’être à la hauteur de nos aînés, pour construire un nouvel avenir. Le monde a besoin de la France, la France a besoin de la gauche. Nous ne pouvons qu’être fiers d’appartenir à cette gauche. »

LE GOUVERNEMENT ET LE PARTI « Je respecte et j’aime les socialistes. Nos militants sont et seront toujours au rendez-vous des com-bats. Il n’y a pas d’aventure individuelle, que des réalisations collectives. Je déclare une nouvelle fois une loyauté sans faille à cette famille socialiste et à François Hollande. Je vous demande d’être rassemblés derrière vos rêves. Non, le PS n’est pas mort ! »

L’HOMMAGE A FRANCOIS HOLLANDE « Le djihadisme est entré par effraction dans notre modernité. La lutte contre l'intégrisme est le grand combat de notre temps. Soyons fiers de nos soldats, soyons fiers de notre Président de la République qui incarne ce combat. François Hollande est un grand homme, François Hollande est un grand chef d'Etat. »

L’INEGALITE, L’AUTRE COMBAT « L’égalité est le cœur de l’histoire. Pas l’égalitarisme. L’égalité, cela passe d’abord par l’école, pour qu’elle devienne le lieu de tous les possibles. Nous nous sommes engagés, au-delà, à restaurer la condition de chacun. En abaissant l’âge de la retraite à 60 ans pour ceux qui avaient commencé très tôt à travailler, en généralisant le tiers-payant, en relevant l’impôt sur la fortune, en accordant, enfin, le droit pour les couples du même sexe de se marier. Continuons dans le sens d’une réforme de progrès. »

LE SECTARISME A L’INDEX « Le principal enseignement des attentats du 11 janvier est que les Français ont dit avec force leur volonté d’avancer ensemble. Musulmans et Juifs de France n’ont pas à vivre dans la peur. L’Islam elle-même ne doit pas devenir le seul débat de notre société. L’homophobie, la xénophobie, l’intégrisme, le sexisme sont notre gangrène. Face à eux, la République doit être ferme, le peuple attend cela d’elle. Nous sommes tous Charlie. »

L’EMPLOI COMME OBSESSION « Je n’ignore pas les brûlures de la crise, mais je vous somme de regarder l’avenir avec confiance. Stop aux discours anxiogènes des syndicats patronaux sur la peur d’investir et d’embaucher. Nous avons besoin d‘attitudes d’entrepreneurs et de bâtisseurs. Nous avons déjà accompagné la création d’emplois dans les TPE-PME, avec des mesures phares. Nous allons poursuivre sur cette voie réformiste, avec le prélèvement à la source des impôts sur le revenu. Amis socialistes, faites-nous confiance, nous réussirons ! »

L’ENCOURAGEMENT A NAJAT VALLAD-BELKACEM « Notre ministre de l’Education nationale fait un travail considérable et ne doit pas se laisser impressionner par les attaques d’anciens ministres qui parlent haut et fort, mais n’ont pourtant rien pour l’avenir de notre système éducatif. Que l’éducation soit redevenue le premier poste budgétaire de l’Etat doit constituer une fierté. Quant à la promesse faite par François Hollande de créer 60 000 postes d’enseignants en cinq ans, nous la tiendrons. »

L’ATTAQUE A NICOLAS SARKOZY « Que le leader de l’opposition cherche à prendre sa revanche sur nous ou sur les gens de son bord, c’est normal. Qu’il veuille la prendre sur lui-même, ce doit être un exercice douloureux. Mais il n’a pas le droit de la prendre sur le peuple français. Faire de la politique, ce n’est pas vociférer et insulter. Par ses prises de position, Nicolas Sarkozy est déjà un problème pour notre pays. Je ne veux pas qu’il ouvre encore un peu plus la porte à notre pire ennemi qu’est le Front national. »

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