Une première « hors les murs » animée

La commission permanente du Conseil départemental s’est déroulée, ce matin, à Gençay. Les sujets chauds du moment ont été évoqués, notamment l’avenir de l’Escem et l’accueil des mineurs étrangers isolés, qui divise toujours l’assemblée.

Arnault Varanne

Le7.info

« Je suis très fier d’accueillir cette première communion… permanente à Gençay. » Le maire de… Gençay et néo-conseiller général François Bock a beaucoup contribué à détendre l’atmosphère, ce matin. Sans doute l’émotion ! Des petites phrases maladroites ou légèrement tendancieuse, les élus en ont prononcé quelques-unes au cours de ces deux heures et demie d’échanges décentralisés (*). Mais l’essentiel était ailleurs, notamment dans l’examen des dossiers brûlants de cette fin de printemps. A commencer par l’aéroport Poitiers-Biard, dont la ligne vers Lyon est suspendue aux finances des partenaires (Département, Grand Poitiers et CCIV). 

« Le dossier est proche du naufrage »
 
Mais le « vrai » sujet d’inquiétude, ce fut sans conteste le devenir de l’Ecole supérieure de commerce et de management (Escem) Poitiers-Tours-Orléans. « Nous sommes face à un site en grande difficulté, avec des problèmes de personnels, pas de budget ni de financements lisibles. Il n’y a aucun inscrit dans le programme Grande école pour la rentrée prochaine, ce qui n’est évidemment pas de bon augure. Le dossier est proche du naufrage », a estimé Bruno Belin, président du Département. L’exécutif se pose d’autant plus de questions sur l’avenir de l’école que l’audit de l’exercice 2013 de feu France Business School a révélé un déficit de 4M€. « Le commissaire aux comptes Ernst & Young s’est révélé incapable de certifier la sincérité des comptes », ajoute l’élu du Nord-Vienne. Au-delà, Sandrine Martin (Vienne à gauche) s’inquiète des conséquences pour les personnels. « Le plan social coûterait 8M€ », avance l’élue de Poitiers qui s’étonne que « nous ne soyons pas capables d’évaluer ce que va nous coûter ce dossier ». 
 
« La motion ne sert à rien »
 
Autre sujet de clivage : l’accueil de mineurs étrangers isolés, sur lequel nous reviendrons dans notre prochaine édition papier. La majorité du Département a fait adopter une motion incluant la suspension pour un mois de cette obligation légale. Motif ? Un afflux trop important de jeunes dans la Vienne. La collectivité a estimé à 3,8M€ le coût en année pleine, alors que cent neuf mineurs sont sous sa responsabilité. Cinquante-cinq sont arrivés depuis le 1er janvier dernier, quatre-vingts en 2014. Les huit élus de Vienne à gauche ont voté contre la motion. « Elle ne sert pas à grand-chose, si ce n’est à mettre des mineurs en danger. Nous ne pouvons pas l’accepter », a indiqué Jean-Daniel Blusseau, chef de file de Vienne à gauche. « Ce texte, c’est un moyen de faire passer le message que la Vienne n’est pas une terre complice des réseaux », lui a répondu Bruno Belin, qui rejette aussi la faute sur… l’Etat et la circulaire Taubira. Le Département va lancer une étude pour réfléchir à la création d’une structure d’accueil spécifique. 

(*) Le coût de ce premier conseil hors les murs est estimé à 1150€. La prochaine commission permanente décentralisée se déroulera à Lencloître. 
 

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