En ordre et au service du parti

Au-delà des forces de l’ordre, quatre cents militants du PS officieront pendant trois jours autour du parc des expositions pour assurer la sécurité du Congrès national. Parmi eux, une trentaine de bénévoles du tout nouveau service d’ordre de la Vienne.

Arnault Varanne

Le7.info

Il en « rêvait » depuis plusieurs années, le Congrès national du PS l’a fait ! Militant socialiste poitevin de longue date, Hassan Maiza s’apprête à vivre un week-end intense en émotions à la tête du nouveau service d’ordre de la section de Poitiers. Comme baptême du feu, on ne fait pas mieux. A l’instar d’autres fédérations, la Vienne a donc pris l’initiative de créer son « SO », comme on dit dans le jargon.
 
« En complément du service d’ordre national, l’idée est d’assurer un maximum de sécurité à l’intérieur et autour du parc des expositions », assure le chargé de sécurité incendie dans la vie de tous les jours. Au total, ils et elles seront quatre cents (dont trente Poitevins) répartis dans l’espace. Leurs missions ? Assurer une présence, scruter les mouvements ou objets suspects, vérifier les badges des congressistes, appeler un responsable en cas d’urgence ou de doute... Bref, veiller à ce que tout roule. « C’est une mission fatigante, qui nécessite parfois de rester plusieurs heures debout et concentré. Mais c’est une manière de rendre service au parti », estime Hassan.

En marge de la visite officielle du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 mars dernier, la sécurisation du meeting nocturne avait été assurée par des militants de La Rochelle et « du national ». Les Identitaires avaient d’ail- leurs été refoulés à l’entrée des Salons de Blossac. Voilà à quoi sert un service d’ordre.
 
Combien de policiers ? 
 
A l’échelle du Parti socialiste, la sécurité sera coordonnée par Eric Plumer, chef du service d’ordre, aperçu à Poitiers plusieurs fois depuis janvier. C’est à lui que tous les responsables des « SO » régionaux devront en référer en cas d’incident. Sans qu’il soit en mesure de se substituer à la police, bien sûr. Les forces de l’ordre, justement, sont annoncées en masse. Mais la préfecture se montre très discrète quand on évoque le sujet. « Pour des raisons de sécurité, nous ne communiquons pas le détail chiffré », indique le service communication. La présence de nombreux ministres et la survenue d’éventuels troubles -les Identitaires seront réunis à Jaunay-Clan- crispe les autorités. Y’aurait-il un syndrome Charlie Hebdo ? Difficile de le savoir, même si le ballet des officiels de haut rang transforme de fait le Congrès du PS en rendez-vous à haut risque. Et il y a fort à parier que certains groupes voudront s’en servir de tribune médiatique.

Là-dessus, le parti a anticipé. Une tonnelle à l’entrée du parc des expos servira à accueillir les éventuels contestataires qui pourront, une fois badgés -avec prise de photos sur place-, rencontrer des interlocuteurs socialistes. Là-dessus, tout le monde sera logé à la même enseigne. Ministre ou pas, impossible de rallier les Arènes sans montrer patte blanche. Cela vaut aussi pour les nouveaux membres du service d’ordre poitevin...

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